Il est vrai que j'avais fait une réponse sur le mode humoristique et que c'est après cela que vous aviez demandé des précisions.
Ce qui, en soi, ne m'oblige toujours pas à fournir absolument une réponse argumentée. Mais admettons, vous aviez des raisons de vouloir quelques précisions. Juste une remarque en passant : je ne suis pas non plus pendu toute la journée sur le FC, j'ai aussi une famille et un travail. Donc il m'arrive de répondre de façon détaillée à quelqu'un, mais de ne répondre que succinctement à d'autres, voire même pas du tout.
Comme je vous l'ai écrit plus haut, je suis persuadé de la volonté de Paul VI (autant que de Benoît XVI) d'imposer le concile aux catholique. J'essaye juste de discerner à quoi exactement ils veulent obliger, et avec quelle force (avec quel degré d'adhésion requis). Donc ce n'est pas la peine de multiplier les citations de Paul VI, je suis sûr que vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. Mais par ailleurs Benoît XVI a écrit qu'on voulait faire de Vatican II un "super-dogme" et que c'était selon lui une erreur. D'où la nécessité à mon avis de ne pas prendre tout Vatican II en bloc pour en faire un monolithe de doctrine infaillible à tenir de fide.
les nombreuses interventions que vous avez faites sur ce forum et que j'ai pu lire à plusieurs reprises
Je pense que vous n'avez pas tout lu de ce que j'ai pu écrire sur ce FC (ce n'est pas un crime, on ne peut pas non plus toujours tout lire). Simplement pour vous dire que ma position est un peu plus complexe que ce que vous aviez caricaturé devant mon absence de réponse. Voyez ne serait-ce que dans ce fil même : je ne partage ni certains points de vue de JPP, ni certains points de vue de l'abbé Gleize, ni certains points de vue d'A. de Lassus. Voyez également mes interventions dans le long débat qui m'avait opposé (avec d'autres) à Dominique Bontemps sur le FC. Donc m'accuser de vouloir tordre la réalité est un peu simplificateur (pour ne pas dire simpliste).
Et seul à ce point là je vous ai démandé d'etre précis sur ce qu'ils auraient du dire "les Pape du Concile" pour faire contraignante le magistère. C'est tout.
Pour répondre à votre question de façon plus précise, mais je vous prie de tenir compte de ce que j'ai écrit plus haut, à savoir que je ne suis pas de ceux qui pensent que Vatican II est facultatif :
- ils auraient pu, comme le demandaient Mgr Lefebvre et d'autres, publier / faire publier deux versions des documents, l'une d'aspect doctrinal pur, rappelant la vraie doctrine, l'autre d'aspect plus pastoral
- ils auraient pu répondre "normalement" à la question de savoir quelle était la note théologique des textes du concile : tel texte, telle doctrine = telle note, tel autre texte = telle autre note. Plutôt que de faire une réponse globale et floue du genre "démerdez-vous", ce qui aboutit à des interprétations complètement opposées des uns et des autres et obscurcit leur volonté réelle en matière de degré d'assentiment dû.
- ils auraient pu s'exprimer sur la vraie interprétation à donner aux textes du concile, en montrant s'il est possible leur connexion avec l'enseignement magistériel précédent et la tradition. Ou bien publier une sorte de Syllabus contre les erreurs d'interprétation du concile comme certains l'ont aussi demandé.
- etc.
face à la situation que vous aviez choisi a priori.
S'il faut choisir une situation
a priori, c'est bien le sédéplénisme qu'il faut choisir. En tant que catholique il n'y a pas d'alternative. Ensuite, on peut aboutir suite à une réflexion longue et difficile (voire douloureuse, comme l'a décrite Lycobates) à une autre position a posteriori. Mais celle-ci doit être toujours remise en question
si de nouveaux éléments le permettent. Il ne s'agit pas de tordre la réalité, ce serait de la mauvaise foi. Mais il s'agit de ne pas la considérer uniquement du point de vue d'un a priori sédévacantiste, mais de s'attacher au contraire à la considérer toujours du point de vue d'un a priori sédépléniste - i.e. catholique - pour ensuite conclure dans un sens ou dans l'autre en fonction de la certitude morale qu'on a pu acquérir.
Autrement dit, autant on peut en tant que catholique se reposer dans une certitude morale sédépléniste sans forcément chercher plus avant tant que quelquechose ne "titille" pas notre raison et qu'on ne verse pas dans la mauvaise foi ou dans l'aveuglement volontaire, autant on ne peut à mon avis pas se reposer dans une certitude morale sédévacantiste sans chercher à toujours remettre en cause cette position.
Cordialement
Meneau