Mais non ! par N.M. 2013-10-22 11:42:39 |
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L'auteur anonyme que vous citez - un auteur de théologie-fiction - ne démontre strictement rien du tout, et il sollicite captieusement les auteurs cités pour leur faire conclure le contraire de ce qu'ils avancent. Allez plutôt lire ce que Journet écrit du magistère ordinaire et universel, par exemple.
"Est-il question, par exemple, du pouvoir déclaratif [1], le corps épiscopal, pour autant qu'il est en accord avec le souverain pontife, devient un organe par lequel l'enseignement ordinaire et quotidien de l'Eglise peut être donné au monde avec une infaillibilité propre et absolue. La foi divine et catholique, selon le concile du Vatican, embrasse, en effet, toutes les vérités qui se trouvent contenues dans la parole de Dieu écrite ou traditionnelle et que l'Eglise propose à notre foi comme divinement révélées, qu'elle fasse cette proposition par un jugement solennel ou par son magistère ordinaire et universel (D. 1792)."
Charles Journet, L'Eglise du Verbe Incarné, t. I, 2ème éd. (1955), pp. 533-534.
"Or, on doit croire d'une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l'Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel."
"Le double sujet du pouvoir magistériel. Le pouvoir magistériel déclaratif, assisté infailliblement - et cela est vrai aussi du pouvoir canonique, assisté prudentiellement - réside, de par la volonté du Christ et donc en droit divin, dans un double sujet : 1° dans le pape seul ; 2° dans le pape joint à son collège épiscopal.
"Entre le pape seul et le pape joint au collège épiscopal, l'opposition est impossible. L'autorité est, ici et là, la même. Dans le collège épiscopal joint au pape, il y a plus de participants à l'autorité, et c'est pour eux un grand privilège et une grande responsabilité ; il n'y a pas plus d'autorité que dans le pape seul.
[...]
"Le rôle habituel du magistère déclaratif ordinaire - Il est de réassumer les énonciations fondamentales du dépôt révélé pour les faire briller constamment, dans la dispersion du monde, au-dessus des espoirs et des détresses de l'humanité.
"Peut-il y avoir définition de la foi par le simple magistère déclaratif ordinaire des évêques unis au souverain pontife ? - La réponse affirmative paraît évidente. Dès le principe, avant l'ère des grands conciles et des Symboles de foi, l'Eglise est en possession d'une donnée de foi, d'une vérité, qui lui vient du Christ, à laquelle elle se réfère contre les hérésies, en particulier les hérésies gnostiques qui commencent à pulluler. Elle la résume dans des formules très simples, telle la profession de foi baptismale - qui deviendra au terme d'une longue élaboration notre Symbole des Apôtres. C'est à Nicée que cette donnée de foi, cette règle-vivante-de-la-foi, trouve sa première expression solennelle, qui devient, à son tour, règle en un sens nouveau, disons règle-formulée-intangible-de-la-foi. L'orthodoxie du temps antérieur à Nicée n'était assurée que par le seul magistère ordinaire.
"On peut noter aussi que, pendant des siècles, le canon des Ecritures saintes n'a été fixé que par le magistère ordinaire, dont les conciles provinciaux ne faisaient qu'enregistrer les certitudes.
"On peut même se demander si les définitions de doctrines comme la primauté du pontife romain, l'immaculée Conception, l'Assomption de la Vierge, ont été autre chose que la solennisation de vérités déjà établies par le magistère ordinaire ?"
Charles Journet, Le Message Révélé, 1964, pp. 112-115.
"Mais, comme il s'agissait d'une chose particulièrement grave et importante, Nous jugeâmes opportun de demander directement et officiellement à tous Nos vénérables frères dans l'épiscopat de bien vouloir Nous exprimer ouvertement chacun son sentiment à ce sujet [au sujet de l'Assomption]. C'est pourquoi, le 1er mai de l'année 1946, Nous leur adressâmes la lettre Deiparae Virginis Mariae, dans laquelle se trouvait ce qui suit : "Pensez-vous, vénérables frères, dans votre grande sagesse et prudence, que l'Assomption corporelle de la bienheureuse Vierge puisse être proposée et définie comme dogme de foi, et le souhaitez-vous, en union avec votre clergé et vos fidèles ?"
"Et ceux que l'Esprit-Saint a établis évêques pour gouverner l'Eglise de Dieu donnèrent à l'une et à l'autre question une réponse presque unanimement affirmative. Cet accord remarquable des évêques et des fidèles catholiques, qui estiment que l'Assomption corporelle au ciel de la Mère de Dieu peut être définie comme un dogme de foi, comme il Nous offre l'accord de l'enseignement du magistère ordinaire de l'Eglise et de la foi concordante du peuple chrétien - que le même magistère soutient et dirige - manifeste donc par lui-même, et d'une façon tout à fait certaine et exempte de toute erreur, que ce privilège est une vérité révélée par Dieu et contenue dans le dépôt divin, confié par le Christ à son Epouse, pour qu'elle le garde fidèlement et le fasse connaître d'une façon infaillible.
"Le magistère de l'Eglise, non point certes par des moyens purement humains, mais avec l'assistance de l'Esprit de Vérité, et à cause de cela sans commettre absolument aucune erreur, remplit la mission qui lui a été confiée de conserver à travers tous les siècles dans leur pureté et leur intégrité les vérités révélées ; c'est pourquoi il les transmet, sans altération, sans y rien supprimer."
Pie XII, Constitution Munificentissimus Deus définissant l'Assomption de la Sainte Vierge, 1er novembre 1950.
"C'est pourquoi, de l'accord universel du magistère ordinaire de l'Eglise, on tire un argument certain et solide, servant à établir que l'Assomption corporelle au ciel de la bienheureuse Vierge Marie - laquelle, en ce qui concerne la glorification céleste elle-même du corps virginal de la Mère de Dieu, ne pouvait être connue par les seules forces naturelles d'aucune faculté de l'âme humaine - est une vérité révélée par Dieu, et par conséquent, elle doit être crue fermement et fidèlement par tous les enfants de l'Eglise. Car, ainsi que l'affirme le même concile du Vatican : "On doit croire de foi divine et catholique toutes les choses contenues dans la parole de Dieu écrite ou transmise, et que l'Eglise, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel, propose à notre foi comme des vérités révélées par Dieu.""
Pie XII, ibid.
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