Y tenez-vous vraiment ? A.de Lassus contre 54 théologiens reconnus ? par Meneau 2013-10-26 10:15:44 |
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Je vous rappelle ce qu'A.de Lassus écrit lui-même dans l'étude que vous citez :
Dans son livre précité, l'abbé B. Lucien cite des textes d'un assez grand nombre de théologiens (54 exactement) qu'il présente comme donnant au mot universel de l'expression «Magistère ordinaire et universel» le sens d'universalité dans l'espace seulement. Nous en mentionnerons ci-dessous quelques-uns:
Ce théologien a rédigé l'article «Église» du Dictionnaire de théologie catholique. Il traite la question qui nous intéresse au chapitre IV de cet article, intitulé «Le dogme catholique sur le Magistère infaillible de l'Église»; il y résume l'enseignement sur l'infaillibilité du Magistère de l'Église tel qu'il fut donné à différentes périodes. Voici un extrait de son article relatif à la période contemporaine.
Dublanchy montre que les deux textes romains de référence déjà cités (Vatican I et bref du 21 décembre 1863) ont attiré sur cette question du Magistère l'attention des théologiens; il mentionne A. Vacant (1887 et 1895), Franzelin (1896), Horter, de Gust, Wilmers, Billot, J. Bellamy (1904) et dit à leur propos:
«Il nous suffira de résumer ici leurs conclusions principales. - Le magistère ordinaire et universel de l'Église s'exerce tout d'abord par l'enseignement exprès habituellement communiqué, en dehors de définitions formelles, par le pape et par le corps des évêques dispersés dans tout l'univers; enseignement auquel participent les auteurs spécialement approuvés par l'Église, comme les Pères, les docteurs de l'Eglise et les théologiens dont elle approuve ou autorise l'enseignement d'une manière formelle ou simplement tacite - 9. Le magistère ordinaire et universel peut encore s'exercer par l'enseignement implicite manifestement contenu, comme nous l'avons précédemment montré, dans la discipline et dans la pratique générale de l'Église, du moins en tout ce qui est vraiment commandé, approuvé ou autorisé par l'Eglise universelle; car dans cet enseignement, dès lors qu'il existe véritablement, l'Eglise n'est pas moins infaillible que dans les définitions solennelles de ses conciles. - Le magistère ordinaire et universel s'exerce enfin d'une manière simplement tacite, par l'approbation tacite que l'Église donne à l'enseignement des Pères, des docteurs et des théologiens, quand elle le laisse se répandre dans l'Église universelle, pour y diriger effectivement les croyances et la vie pratique des fidèles. Car l'Église manquerait effectivement à sa mission de garder intégralement le dépôt de la Révélation, si, même par son silence, elle autorisait un enseignement universel qui ne fût point conforme à cette Révélation ou qui tiendrait à l'affaiblir. - Pour que, dans ces diverses occurrences, le magistère ordinaire et universel soit infaillible, il est nécessaire que son enseignement soit manifestement donné comme appartenant, directement ou indirectement, à la Révélation chrétienne. Et s'il s'agit d'une doctrine des Pères et des théologiens qui doit être considérée comme exprimant, en vertu de l'approbation tacite de l'Église, un enseignement certain de son magistère infaillible, il est requis que le consentement des Pères et des théologiens soit moralement unanime et qu'il porte effectivement sur une vérité positivement donnée comme appartenant certainement au dépôt de la Révélation chrétienne». (Dictionnaire de théologie catholique, colonnes 2194-2195).
Le magistère ordinaire et universel de l'Église s'exerce tout d'abord par l'enseignement exprès habituellement communiqué, en dehors de définitions formelles, par le pape et par le corps des évêques dispersés dans tout l'univers;RIEN en faveur de l'universalité dans le temps. Ensuite :
9. Le magistère ordinaire et universel peut encore s'exercer par l'enseignement implicite manifestement contenu, comme nous l'avons précédemment montré, dans la discipline et dans la pratique générale de l'Église, du moins en tout ce qui est vraiment commandé, approuvé ou autorisé par l'Eglise universelle; car dans cet enseignement, dès lors qu'il existe véritablement, l'Eglise n'est pas moins infaillible que dans les définitions solennelles de ses conciles.Toujours RIEN en faveur de l'universalité dans le temps. D'autre part, on passe dans le domaine de l'enseignement implicite. Or ce n'était pas le sujet du fil. Dublanchy parle enfin de l'enseignement tacite, qui l'est encore moins. Enfin, Dublanchy précise :
Pour que, dans ces diverses occurrences, le magistère ordinaire et universel soit infaillible, il est nécessaire que son enseignement soit manifestement donné comme appartenant, directement ou indirectement, à la Révélation chrétienne. Et s'il s'agit d'une doctrine des Pères et des théologiens qui doit être considérée comme exprimant, en vertu de l'approbation tacite de l'Église, un enseignement certain de son magistère infaillible, il est requis que le consentement des Pères et des théologiens soit moralement unanime et qu'il porte effectivement sur une vérité positivement donnée comme appartenant certainement au dépôt de la Révélation chrétienne».. Toujours RIEN en faveur de l'universalité dans le temps. Dublanchy précise seulement que l'enseignement proposé doit être présenté comme appartenant directement ou indirectement à la Révélation. Car en effet, l'objet du Magistère n'est évidemment pas de s'intéresser au temps qu'il fait, ou à la couleur de la Comète de Halley, mais de transmettre le dépôt de la Foi.
"Mais à bon droit on affirme que le signe le moins équivoque d'un tel enseignement (celui du Magistère ordinaire et universel) est le consentement constant et unanime des théologiens catholiques"
«l'infaillibilité de la Tradition n'exige pas le moins du monde que, sans distinction, toutes et chacune des vérités qui font objectivement partie du dépôt de la foi doivent à chaque époque briller de tout leur éclat sur le chandelier de 'Eglise enseignante, au point que tous pourraient voir distinctementet explicitement les marques de telle ou telle vérité. Et donc il ne s'ensuit pas non plus qu'il n'y ait jamais pu serencontrer quelque vérité au sujet de laquelle ait pu exister à un moment ou à un autre une diversité d'interprétation ou d'opinion à l'intérieur même du bercail de l'unité et de la communion catholique
Ainsi, sans cette antiquité et sans l'enracinement dans la Tradition qu'elle assure, une opinion ou un usage actuels, même universels et jouissant d'un consentement unanime, sont sans valeur normative pour la foi. D'une telle situation, Vincent donnait déjà comme exemple l'arianisme, cette hérésie universellement répandue en son temps et qui avait recueilli le consentement unanime des évêques et des théologiens.
(Pour que cette garantie soit acquise) ils doivent être considérés, non pas à titre individuel, mais dans la continuité de l'enseignement de l'Église ils sont ainsi infaillibles pour autant qu'ils s'insèrent dans cette continuité, pour autant qu'ils reflètent l'enseignement permanent et inchangé de la foi de l'Église, en d'autres termes, pour autant qu'ils sont en accord avec la Tradition catholique.
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