Je vous dit que les faits dogmatiques ont été inventés pour tourmenter les jansénistes et vous tâchez donc de me prouver :
1/ Que la distinction est antérieure ;
2/ Que les faits dogmatiques ont de tout temps été reconnus infaillibles.
Voyons cela en partant de vos deux précédents messages : <a href="https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=839552">ici</a> et <a href="https://leforumcatholique.org/message.php?num=839557">là</a>. Je vais donc vous prouver, en utilisant uniquement les citations de vos messages que :
<b>Les faits dogmatiques ont été inventés par les ennemis des jansénistes.</b>
Et vos citations le prouvent allègrement.
<b>A/</b> S. Thomas d’Aquin, qui reconnaît l’absence d’infaillibilité en matière de faits particuliers, ne parle d’ailleurs <b>que</b> du cas particulier de la canonisation des saints dans votre citation.
Je note d’ailleurs au passage que vous vous contredisez vis-à-vis de <a href="https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=787835">ce message</a>, où vous estimiez n’avoir « <i>aucun problème à considérer que les canonisations antérieures au XIIIè n'étaient pas infaillibles, et que par conséquent elles pouvaient être faussées par un faux témoignage</i> ». L’infaillibilité des faits dogmatiques, c’est quand ça nous arrange finalement ! Mais passons.
<b>B/</b> Puis vient la citation de la condamnation de l’Augustinus… qui certes condamne l’Augustinus, ô surprise ! Le formulaire que vous citez était une infamie et une véritable souillure dans l’histoire de l’Église en France, reconnaissons-le au passage.
<b>C/</b> Quant à Bellarmin, votre Jean Dolbeau se moque du monde – et je suis poli – puisqu’il ose écrire :
<p class="commentsbody">« Le Souverain Pontife ne peut errer en aucun cas, lorsqu'il s'agit d'instuire l'Eglise touchant des choses qui appartiennent à la Foi. » [dit Bellarmin] Or on ne contestera je crois pas que la constitution d'Innocent X sur les cinq propositions ne soit un enseignement qu'il donne à toute l'Eglise touchant une chose qui regarde la Foi, même en tant qu'elles sont attribuées à Jansénius, parce qu'il est dangereux de s'y tromper, et qu'il est nécessaire de savoir si le sens de cet Auteur est contraire à la Foi ou non. Or personne ne doute que ce soit à l'Eglise de pourvoir à cette nécessité, et de prévoir ce danger. Il enseigne encore la même chose au livre 3 de De verbi Dei interpretatione; et ailleurs, où il prouve que l'Eglise est juge infaillible des controverses qui regardent la Foi. Or est-il que les faits dogmatiques sont choses qui regardent la Foi. Donc.</p>
Votre auteur prétend donc qu’il est du domaine de la Foi de savoir si telle ou telle proposition est ou non de Jansénius, et prétend l’avoir prouvé alors qu’il se contente de l’affirmer ! La querelle classique du prétendu « sens de Jansénius ». Et vous voudriez me convaincre avec un tel sophisme ?
Mais la suite est encore bien plus amusante et vous confond plus encore :
<p class="commentsbody">Ces Docteurs se fussent bien passé à la vérité de nous donner une si mauvaise solution; et il ne faut point douter qu'ils s'en fussent bien gardé s'ils eussent eu les Jansénistes en tête, ou s'ils eussent pu prévoir combien ou pouvait abuser de cette distinction contre l'infaillibilité de l'Eglise.</p>
De l’art de faire dire ce que l’on veut à n’importe qui ! Je dois avouer que j’ai bien ri à ce passage dont la mauvaise foi dispute à l’impudence.
<b>D/</b> Quant aux schémas préparatoires de Vatican I, ils sont bien ce qu’ils sont : des schémas préparatoires.
<b>Conclusion</b>
Votre second message enfin ne fait encore une fois que confirmer ce fait, à savoir que les <i>faits dogmatiques ne sont qu’une invention destinée à tourmenter les jansénistes</i>. La <i>Catholic Encyclopedia</i> explique bien comment ils furent inventés en réponse aux jansénistes. De même, le DTC, qui reconnaît d’ailleurs du bout des lèvres : « <i>Sans doute, sur cette question des faits dogmatiques, l'on ne rencontre pas chez Bellarmin la précision des théologiens postérieurs à la controverse du XVIIè siècle</i> » (je me permettrais, si vous le permettez, de préférer la précision de Bellarmin à celle – toute relative – du P. Jean Dolbeau). Le DTC parle bien de <b>défaut de terminologie</b>, ce qui est une manière habile de reconnaître que les faits <em>dogmatiques</em> n’apparaissent qu’au XVIIe.
Il est donc clair et net que les faits dogmatiques sont, qu’on le veuille ou non, une invention des théologiens non-augustiniens du XVIIe siècle. Quant à leur infaillibilité, vous n’avez rien prouvé du tout par vos citations.
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