Ce que je trouve étonnant, par contre, c'est que vous, le catholique intègre, le pourfendeur de toutes les dérives du protestantisme au sein de l'Eglise, vous sombrez finalement dans un libre-examen que n'aurait pas renié fondamentalement Luther et que dénonçait déjà Paul IV quand il s'en prenait dans Cum ex, que vous affectionnez tant, à "ceux (...) confiant en leur propre lumière".
Comment expliquez-vous que Paul IV puisse jugé privé de tout pouvoir (“son ordination et sa promotion sont nulles, sans valeurs, non avenues”) l’élu du conclave au cas où il serait tombé dans l’hérésie avant son élection ?
Remarquez que Paul IV et saint Pie V n’inventent rien : l’hérésie constitue un empêchement de droit divin, non seulement pour être élu à quelque fonction que ce soit dans l’Église, mais en premier lieu pour lui appartenir (Pie XII,
Mystici corporis : “Car toute faute, même un péché grave, n’a pas de soi pour résultat - comme le schisme, l’hérésie ou l’apostasie - de séparer l’homme du Corps de l’Église”).
Forcément, dans l’hypothèse où se place Paul IV, le fidèle est nécessairement obligé de renoncer (momentanément) à tout magistère
vivant infaillible, exactement comme les catholiques japonais entre le XVIIe et XIXe siècles, pendant toute la persécution qui les a privés de clergé.
V.
N.B. Désolé, mais votre interprétation de l’accord sur la justification n’est pas celle de François : à ses yeux, sur ce chapitre, Luther avait raison.