entièrement d'accord avec Signo, le déterminisme anhistorique de Chabert par Luc Perrin 2025-07-22 21:03:17 |
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ne tient pas.
Il a déjà été démontré, cher Chabert et votre mémoire est bien faible, plus encore que la mienne, sur le F.C. et dans moult études et ouvrages que NON et NON, le missel révolutionnaire de Paul VI en 1969 n'est pas rigoureusement conforme au texte de la constitution conciliaire, qu'il n'est pas non plus conforme à la majorité des interventions in aula ou par écrit.
Il n'est pas en stricte continuité avec celle-ci : sur la langue vernaculaire devenue quasi exclusive alors que S.C. énonce le principe exactement inverse, sur le chant grégorien, surtout sur l'économie générale posée par S.C. d'une révision a minima, en stricte continuité de forme avec le rit romain tel qu'il résulte de l'histoire. Il suffit de rappeler pour qui ici ne le saurait pas encore - il y a des petits nouveaux et nouvelles mais Chabert vous n'êtes de ce groupe -, que le rit romain n'a qu'une prière eucharistique, le - singulier - Canon romain. En avoir aujourd'hui plus de 40 n'est pas conforme à S.C., c'est même une trahison manifeste du texte conciliaire.
Si vous aviez lu simplement les mémoires de Louis Bouyer, un contributeur du N.O.M., vous ne pourriez pas soutenir cette théorie imaginaire de l'absolue conformité. Il n'est pas trop tard pour réparer cette lacune, le livre n'est pas très gros.
Chabert pose cependant la question du Magistère qui, dit-il, n'aurait pas réagi face à ces multiples abus.
D'une part il y a eu de nombreuses réactions, faibles, insuffisantes, dès Paul VI qui voulait limiter l'anarchie des prières eucharistiques à quatre, qui voulait rappeler le rôle du latin et du grégorien ; de Jean Paul II qui a combattu certains abus marginaux enfin avec Benoît XVI qui a échoué à modifier le rit moderne mais avait lutté sur les traductions dites inclusives et divers gestes.
Pourquoi cette faiblesse romaine sur laquelle on tombe d'accord ?
C'est qu'il n'y a aucun déterminisme, il n'y a pas de "germe" et c'est une notion anhistorique qui fait abstraction du contexte.
- Les réformes de Pie XII, que certains ont vivement critiquées et avec des raisons valables non farfelues, sont arrivées dans un contexte ecclésial donné sans chaos ni anarchie. Il n'y a pas d'insurrection populaire anti-réforme dans les années 1950-1962. Des voix critiques isolées.
- la révolution néo-liturgique entre 1964 et 1970 et après tombe en plein chaos, où toute autorité est rejetée, mise à bas. On ne peut pas effacer le Monde, les sociétés occidentales, la génération des "boomers" et des soixante-huitards comme si un texte et une commission un pape sont dans une bulle pure hors de notre planète.
Bref n'oubliez pas que des textes sont rendus effectifs par des humains et que ces humains sont comme vous, comme moi et nous tous soumis aux circonstances changeantes, aux rapports de force, à la faiblesse de caractère.
Voyez que face à la plandémie, bien peu ont résisté à l'horreur vaxiste, à l'idiotie des masques et des confinements ; face à la folie belliciste otano-bruxelloise fort peu résistent aussi. Pour prendre des ex. que chacun peut comprendre.
L'Église romaine a certes un secours divin mais Judas était un apôtre, Pierre a renié le Christ face au danger et n'a assumé le martyre que plus tard. On ne peut passer sous silence l'Incarnation et la faiblesse humaine. Les héros et héroïnes de la foi sont une minorité, il en va de même pour une institution comme l'Église et cela vaut pour toutes les Églises chrétiennes et au-delà.
Le frêle cardinal Ratzinger puis Benoît XVI a bien essayé de ramer à contre-courant et il a tenté de redresser la trajectoire de la barque liturgique romaine avec mollesse mais même le peu qu'il a accompli a suscité des forces obscures, forces qui sont plus puissantes encore de nos jours.
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