Je ne partage pas… par Signo 2025-07-21 19:22:49 |
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… cette interprétation.
Bien sûr la réforme a été l’une des interprétations possibles de SC. Mais ça je ne le conteste pas. Ce que je conteste, c’est l’idée que SC devait nécessairement déboucher sur le NOM, et que la majorité des Pères conciliaires avaient dès 1963 en tête une réforme de ce niveau de radicalité.
Mais surtout, il faut aussi bien comprendre qu’il y avait au début du Concile une unanimité, donc y compris chez les conservateurs comme Mgr Lefebvre, sur le fait qu’une réforme importante était nécessaire, car la liturgie telle qu’elle était célébrée à l’époque posait de nombreux problèmes (dissociation entre communion et messe, décalage entre action du prêtre et action des fidèles, rigidité sur la question de la langue latine, etc).
Mon objectif ici n’est pas du tout d’affirmer que la réforme n’a rien à voir avec le concile, mais surtout de montrer que la liturgie traditionnelle n’est pas en elle-même incompatible avec certaines bonnes intuitions de SC. Une messe traditionnelle avec certains aménagements (chant du Pater par les fidèles, clergé chantant les pièces de l’ordinaire dès la liturgie des catéchumènes avec les fidèles et donc restant debout, lectures en vernaculaire, etc) est parfaitement compatible avec l’essentiel de SC. Au contraire les bugninistes affirment que liturgie ancienne et prise en compte du concile sont incompatibles, ce qui est stupide.
Par ailleurs, en actant l’abandon du grégorien par exemple, ce qui est loin d’être un détail, ou en procédant à des suppressions dont on perçoit mal l’intérêt pastoral, il est clair que le NOM rompt avec les équilibres de SC rendant acceptables les changements demandés.
Quand a s’imaginer que Benoît XVI aurait pu réparer les dégâts causés par la réforme en promouvant un nouveau missel, c’est vraiment faire totalement abstraction du contexte dans lequel il était placé. D’abord je vous rappelle que la dernière édition du missel datait de 2002, c’est à dire moins de trois années seulement avant son élection. Il ne pouvait donc pas publier un nouveau missel si peu temps après l’édition précédente. Mais surtout, en tant que pape il devait tenir compte de son aile gauche et réintroduire officiellement certains éléments de l’ancien missel (ce qui eût supposé une énième réforme liturgique) aurait prêté le flanc à l’accusation de « revenir en arrière ». Sa stratégie a été d’inciter, d’encourager, de laisser-faire (d’où SP) et surtout de montrer l’exemple par les célébrations pontificales, en espérant que petit à petit, la pratique du NOM’se rapproche du VOM. Autrement dit, il faut se défaire de l’idée qu’un pape est tout-puissant, en réalité sa marge de manœuvre est très limitée par de nombreux facteurs.
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