Quand vous écrivez :
"J’ai dit qu’elle consistait en une réforme d’une radicalité qui va bien au delà de ce que le Concile avait demandé."
C'est possible. Mais cette radicalité était également permise par le Concile, y compris Sacrosanctum Concilium. Et ce n'est pas être "lefebvriste dur" ou progressiste que de le dire.
C'est précisément parce que les principaux auteurs du Concile sont parvenus aux responsabilités qu'ils avaient la possibilité de réformer à nouveau la réforme... Si ils ne l'ont pas fait, c'est qu'ils connaissaient justement la portée progressiste des textes conciliaires.
Sauf à prétendre que Benoit XVI était prisonnier des décisions de Paul VI, rien ne lui empêchait de réformer le nouveau missel dans un sens plus proche de la lettre de Sacrosanctum Concilium.
Il se trouve que Paul VI, et avec lui tous ses successeurs jusqu'à François, ont affirmé que le nouveau rite se substituait entièrement à l'ancien (avec des réserves pour Benoit XVI qui a prévu l'hypothèse d'une forme "extraordinaire" tout en affirmant que le contenu conciliaire n'était pas en cause).
Ce que vous présentez comme des faits chronologiques est à nuancer. Le Concile s'est ouvert avec les discussions sur le schéma préparatoire sur la liturgie. Lorsque vous lisez les interventions des Pères Conciliaires, vous verrez que le langage et l'intention réformatrice de 1969 sont déjà en germe en 1963. C'est ce qui explique sans doute pourquoi Paul VI n'a eu aucune difficulté à présenter le nouveau missel comme le résultat des choix conciliaires.
Enfin, je vous rappelle que Benoit XVI n'a jamais promu une herméneutique de la continuité mais une "herméneutique de la réforme dans la continuité". C'est une nuance qui a son importance. Bien sûr que son apport a été déterminant à cet égard, mais tout de même insuffisant.
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