Grégoire de Narek / saint Cyrille : un doctorat n’efface pas les ambiguïtés par Réginald 2025-07-18 12:53:05 |
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e constate que certains prétendent défendre la rigueur doctrinale, mais évitent soigneusement les textes fondamentaux. Où sont les réponses à Benoît XIV, qui affirme que la canonisation engage l’infaillibilité, puisqu’elle concerne le culte universel rendu à un saint ? Où est l’analyse de saint Thomas (Quodlibet IX, q. 8), qui admet la possibilité d’erreur dans un jugement humain, mais l’exclut dans une canonisation authentique de l’Église ? Et que dire de la formule liturgique utilisée lors de la canonisation de Jean-Paul II, qui revendique explicitement un jugement définitif et irrévocable ?
Or dans le cas de Grégoire de Narek, rien de tout cela :
– pas de canonisation au sens strict,
– pas de liturgie romaine de canonisation,
– pas de définition ex cathedra,
mais simplement la reconnaissance de son titre de Docteur de l’Église, par un décret signé par le cardinal Roche, relevant du magistère ordinaire, donc non garanti par l’infaillibilité.
Quant au titre de Docteur de l’Église, il n’équivaut en rien à un brevet d’orthodoxie intégrale. L’exemple de saint Cyrille d’Alexandrie est éloquent : il promut la célèbre formule μία φύσις τοῦ θεοῦ λόγου σεσαρκωμένη (« une seule est la nature incarnée du Verbe de Dieu »), dirigée contre les Nestoriens, mais reprise par les miaphysites pour nier la distinction réelle et durable des deux natures dans le Christ.
Faut-il en conclure que l’Église avalise rétroactivement cette ambiguïté ? Bien sûr que non.
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