Je crois, cher Candidus, que fondamentalement vous avez reçu la réponse à votre question, qui est pertinente, comme beaucoup de choses que vous écrivez, déjà dans ce fil.
Mais je veux bien vous dire mon opinion, dans les limites permises ici. (Et pour cette raison je m'arrêterai à ce seul post).
Il n'est pas question de pertinence ou pas de conclusions théologiques, elles sont inattaquables, mais il est question de savoir quel doit être le modus agendi le plus adéquat, l'attitude pratique correcte, sans usurper des droits qu'on ne saurait avoir.
Un laïc ne saurait se substituer dans aucun cas à une personne pourvue d'ordres valides, de surcroît de la plénitude de l'ordre, même si dépourvue de juridiction ordinaire. Il pourrait prêter sa main, tout au plus, à une initiative salutaire de la part d'une telle personne.
Il faut comprendre, certains l'ont déjà souligné dans ce forum, que l'Église traverse sa Passion, et que le moment semble venu où à nouveau "le berger," la tête visible, "est frappée et les brebis sont dispersées". Le Chef de l'Église invisible, depuis l'Ascension, qui la gouverne, demeure toujours, c'est le Christ, mais il est possible, c'est prédit, que pour le plus grand désarroi des brebis, la tête visible, qui la gouverne depuis la Pentecôte, fasse défaut, soit absente, inexistante, pendant un temps même notable.
Aussi pour la vacance du Siège et sa solution, il existe plusieurs "écoles". Mais vous ne l'ignorez pas, n'est-ce pas ?
1. Deus providebit: Dieu solutionnera, sans doute avec un miracle, la question du Pape (et le reste), en temps voulu.
2. Un conclave auto-proclamé.
3. Un concile imparfait des évêques valides et orthodoxes.
Personnellement je pense, qu'en l'absence de cardinaux et de clergé romain orthodoxe (et le temps avançant, validement ordonné, les beati possidentes se faisant rares), il appartient aux évêques valides et demeurés orthodoxes (tous rites confondus) de se réunir en concile imparfait et d'élire un pape; comme cela fut fait à Constance.
Pour ne pas dégénérer en "conclavisme" type Palmar ou autre (la "solution" n°2), il faudrait bien entendu avoir une certitude morale préalable que ces évêques sont prêts à se réunir dans un tel but, et qu'ils accepteraient le résultat d'une telle démarche pour eux et les fidèles de leur "obédience".
On est loin de là, et les évêques sédévacantistes que je connais y sont aussi très opposés, précisément, je crois, par crainte de nouveaux schismes. Car évidemment il ne sert à rien de multiplier les faux papes.
Dans le temps, et, "simple laïc", cela vous fera plaisir, j'y avais contribué par un écrit de base dont je ne sais pas où et comment il a abouti, Mgr Carmona (un des sacrés de Mgr Thuc, décédé en 1991) avait essayé de réunir autour d'une déclaration commune les évêques sédévacantistes de l'époque, pour au moins essayer d'avoir une ligne d'action commune, mais en vain. C'était méritoire, même si Mgr Carmona n'était probablement pas le mieux préparé théologiquement pour une telle initiative. Tout le monde est resté dans son coin, et dans la pratique ces évêques (même si certains sont très méritoires et pieux, certains très savants) ne sont guère plus que des machines à ordonner et confirmer, je suppose par crainte de paraître usurper une juridiction quelconque, ce qui serait bien entendu schismatique. Mais peut-être certains pèchent par pusillanimité.
Il ne nous reste donc que de prier pour la solution n° 1, jusqu'à ce que les temps soient mûrs pour une solution de type Constance (fin du schisme occidental), n°3. Si cette dernière solution se produisait, je crois qu'elle serait accompagnée de miracles ou de signes permettant à tout le monde de voir qu'elle n'est pas vaine. On aurait donc une combinaison de 1° et 3°.
Entretemps comme le disait jadis Mgr Bacci : pazienza e preghiera.
Le temps avançant, de bergogliade en bergogliade, tout deviendra de plus en plus clair pour les hommes de bonne volonté.
Cela ne pourra satisfaire, je le sais, les plus activistes d'entre nous, mais je crois que c'est la position la plus prudente.