Si le chapitre canonial constituait autrefois un conseil de sages et un contre-pouvoir, et que cette réalité ecclésiale a, non pas disparu, mais été vidée peu à peu de sa substance, on comprend par quels mécanismes et par quelles évolutions on en est progressivement arrivé à une très profonde crise institutionnelle qui débouche sur le délire synodal actuel. Les structures qui traditionnellement aidaient l'évêque à gouverner et modéraient l'exercice de son pouvoir s'étant peu à peu anémiées et ayant perdu leur sens originel (1), on en arrive à éprouver le besoin de saper toute forme d'autorité en rompant avec la tradition pour pallier des problèmes qu'un éloignement avec la tradition a artificiellement créés...
Il y aurait aussi beaucoup de choses à dire sur l'élection par acclamation populaire, pour l'élection des évêques (comme pour le sacre des rois d'ailleurs), qui donnait au ministère épiscopal (tout comme à la fonction royale) une dimension éminemment populaire qu'elle a peu à peu perdu sous l'effet de la massification de la Chrétienté engendrant une cléricalisation croissante de la compréhension de l'Eglise.
(1) qui était théologique et ecclésiologique: le chapitre astreint à l'office choral dans l'église cathédrale prolongeait, en format réduit, le mystère de toute l'Eglise-Ekklesia chantant la louange divine; les évolutions malheureuses du rôle du chapitre étant à replacer dans le cadre de la relégation progressive de l'office choral, qui commence avec la Contre-Réforme et l'invention du bréviaire, mais qui ne sera effectif qu'à partir de la Révolution; quand on pense que l'office était intégralement chanté à Notre-Dame jusqu'à la Révolution, et que jusqu'au cœur du Moyen-Age les fidèles assistaient encore nombreux à Matines...
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