Même si Candidus va répliquer que le post est hors-sujet. Je pense, pour ma part qu'il ne l'est pas, car le fameux mandat est au coeur des problèmes des rapports entre "Rome" et la FSSPX.
1) Dans les mille premières années du christianisme, il a été tout à fait possible de sacrer des évêques sans mandat pontifical. C'était même recommandé, car si certaines communautés chrétiennes avaient dû attendre ce mandat, elles auraient, entre-temps, purement et simplement disparu.
Bien souvent, le Pape, en s'adressant à tel ou tel évêque, se contentait de reconnaître, implicitement et a posteriori, non seulement la validité, mais aussi la licéité des sacres épiscopaux.
C'est seulement après le schisme orthodoxe, et eu égard à l'amélioration des communications, que le Pape a décidé qu'un prêtre ne pourrait plus être sacré évêque sans son autorisation explicite et a priori.
2) le mandat pontifical n'est donc pas d'institution divine, même si le pouvoir de juridiction, qui permet au Pape d'instituer ce mandat, est, lui, d'institution divine : "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l'Enfer ne prévaudront point contre elle !"
N'étant pas d'institution divine, on peut, dans le cadre d'un "état de nécessité", cas reconnu par l'Eglise, dans certaines situations ou circonstances bien particulières, se passer de ce mandat.
Si on ne peut désobéir à Dieu, on peut, en revanche, désobéir aux hommes, car il faut plutôt obéir à Dieu qu'aux hommes !
3) C'est le pape Nicolas II (1058 - 1061), pape français, élu à Sienne par les Cardinaux et qui n’était pas cardinal lui-même. qui interdit la nomination des évêques sans autorisation papale.
Les décisions qu'il prend, dont celle du mandat pontifical pour le sacre des évêques, interviennent donc après la rupture avec Constantinople en 1054. Le mandat n'est pas une condition de la validité du sacre. Il est simplement désormais exigé par le pape qui souhaite mieux contrôler l'institution qu'il dirige.
4) Entre 1268 et 1271, lors de la longue vacance du Siège de Pierre, de nombreux prêtres sont sacrés évêques sans mandat pontifical.
5) Dans le bloc de l'Est pendant la Guerre froide et en Chine dans l'église clandestine, de nombreux prêtres sont sacrés évêques clandestinement sans mandat pontifical.
6) Les accords signés par Mgr Lefebvre et le cardinal Ratzinger en mai 1988 prévoyaient la nomination d'au moins un évêque.
7) Mgr Lefebvre n'était pas un petit garçon qui n'obéit pas à son papa. En sa qualité de délégué apostolique pour toute l'Afrique francophone de 1947 à 1959, c'est lui qui désignait et parfois a sacré les prêtres qui devaient recevoir l'épiscopat, Rome se contentant de ratifier. Il y en eu 49 pendant cette période.
8) Le mandat pontifical est purement formel. Le pape ne connaît pas les prêtres qui vont être sacrés évêques. Ces prêtres sont cooptés par les Conférences épiscopales. Quand le pape choisit lui-même un candidat, il arrive que les Conférences épiscopales se révoltent et que le pape soit obligé de renoncer à son candidat, comme cela s'est passé en Autriche et en Pologne, pour des raisons différentes, sous le pontificat de Benoît XVI. C'est un moyen pour les Conférences de ne nommer que des copains modernistes !
9) Le 29 juin 1958, par sa Lettre encyclique "Ad Apostolorum Principis", sur les dangers de la ligue patriotique chinoise pour les chrétiens chinois, Pie XII avait expliqué que les prêtres chinois sacrés évêques sans mandat pontifical dans l'Eglise patriotique chinoise, étaient excommuniés "ipso facto". Mais "Rome" sait très bien, quand elle le veut, et par simple opportunité politique, revenir sur ses interdictions et parfois même pour de très mauvaises raisons, comme ce fut le cas récemment. Le Vatican a, en effet, signé, le samedi 22 septembre 2018, un accord avec le régime communiste de Chine. Selon ce pacte historique, le pape François a reconnu sept évêques chinois qui avaient été nommés par Pékin sans son aval, ainsi qu'un huitième évêque qui allait l'être.
10) Les sacres orthodoxes sont valides et ces évêques sont à la tête de véritables églises locales !
En tout état de cause, mieux vaut laisser naître un scandale que trahir la Vérité (St Grégoire le Grand)
Ci-dessous, un évêque slovaque, devenu cardinal, sacré clandestinement sans mandat pontifical, Mgr Korec
