La Fraternité elle-même tenait dans les années 90 qu'il n'existe plus aucun évêque capables de donner à leur prêtre une juridiction pour la validité des confessions ou des mariages et disait donc que l'Eglise suppléer, pour le bien du fidèle, à ce défaut de juridiction. Monseigneur Tissier de Mallerais en a fait toute une conférence pour en parler.
1. Ce n'est pas « la Fraternité » qui exprimait cette position, mais
un évêque de la FSSPX, parlant en son nom, évêque dont la ligne très particulière et isolée ne reflète pas l'avis général de la congrégation, ni celui de la majorité des fidèles qui ont demandé à Mgr Lefebvre de leur venir en aide dans la terrible crise. De plus, la vidéo que vous postez est diffusée par la « Résistance », et non par la FSSPX.
2. La FSSPX n'a jamais affirmé qu'aucun évêque dans le monde ne pouvait déléguer son pouvoir, même dans les années 1990, compte tenu du fait que cela s'est déjà produit. Il y a des prêtres de la Fraternité, certes peu nombreux à cette époque, qui avaient un
celebret, et à qui l'ordinaire ou le curé donnait pouvoir pour recevoir les consentements au mariage des époux.
3. La thèse de la juridiction de suppléance n'a jamais fait consensus au sein de la FSSPX, et les tentatives pratiques pour mettre en place une
juridiction de substitution, après la mort du fondateur, se sont soldées par un fiasco. Je fais référence à la création d'une sorte d'officialité non-officielle au sein de la « Tradition » dont plus personne maintenant n'entend parler.
4. De fait, Mgr Fellay a pris le contrepied de son confrère lorsqu'il était supérieur général de la congrégation. Lui-même s'est rendu compte de l'impossibilité de cette thèse et des risques sérieux qu'elle impliquait alors : la création d'une Église parallèle. D'où ses démarches patientes et fructueuses auprès du Souverain Pontife pour obtenir la résolution du problème canonique des confessions et des mariages. Nous sommes loin de la position tissiériste !
5. J'insisterai sur les mariages. Mgr Fellay voyait bien que les "mariés" dans la FSSPX pouvaient facilement se présenter devant les tribunaux canoniques et obtenir en moins d'un an (en général) la déclaration en nullité de leur mariage, par défaut des formes requises pour la validité du sacrement (absence de témoin compétent selon le droit).
L'état de nécessité, concernant les mariages, n'a jamais été reconnu par aucune autorité ecclésiastique. Que fallait-il faire ? Opter pour la ligne tissiériste d'une hiérarchie parallèle, ou se rendre à la raison en prenant en compte la réalité d'une permanence structurelle, juridique, de l'Église visible ?
Mgr Fellay a fait ce que le bon sens et un intime
sentire cum Ecclesia que je qualifierais de courageux lui ordonnaient de faire. Courageux parce qu'il a dû essuyer une fronde de quelques protestataires en vue qui n'acceptaient pas de se dessaisir d'un "pouvoir" illégitime, illusoire, ni de s'en remettre au pouvoir des ordinaires.
C'est ainsi que l'ancien supérieur général a sorti la FSSPX de l'ambiguïté. La thèse de l'état de nécessité n'a plus cours.
Comment élire un pape sans cardinaux ? Mais avec la suppléance de l'Eglise.
1. Remarque totalement inepte. S'il n'y a plus de sacré collège, rien ne peut s'y substituer.
2. Ou alors vous tombez dans le conclavisme. Cela existe déjà à Palmar de Troya. Une prétendue "apparition" de la Vierge Marie
aurait suppléé à l'absence de cardinaux pour permettre à Clemente Domínguez y Gómez, sacré illicitement par Mgr Thuc, de se proclamer Grégoire XVII. Voilà la suite logique abominable.
3. « C’est pourquoi il est aussi manifeste, que
la série des successeurs ne doit jamais être interrompue, si en effet à un certain point elle est interrompue, cesse ce ministère avec lequel l’Eglise doit être gouvernée et cesse le principe de sa vraie unité, l’Eglise elle-même cesse donc : mais
si jamais un jour l’Eglise cesse, elle ne pourra plus être rétablie. » (Domenico Palmieri s.j.,
Tractatus de Romano Pontifice, Prati Giachetti, 1891, p. 286-288). »