Ce n'est pas Marco Tosatti qui a publié un extrait de cet article, mais Sandro Magister.
Merci d'avoir publié le texte en entier puisque Sandro Magister lui-même affirme dans son commentaire: ''Nous vous conseillons de lire cet essai dans son intégralité'' (ICI).
Tout d'abord, il convient d'exercer un minimum d'esprit critique face à un article qui n'est pas un texte du Magistère mais un essai qui comporte certainement de bons éléments mais qui est, en même temps, problématique sur de nombreux points.
Vous remarquerez que le souci de l'auteur n'est pas l'accès des personnes homosexuelles aux sacramentaux de l'Église (comme certains sur le FC l'ont laissé entendre) puisque Mgr Bordeyne reconnaît que des homosexuels ont déjà accès à la communion eucharistique (et sur ce point il ne précise pas la nécessité d'être en état de grâce). Or, les sacrements sont supérieurs aux sacramentaux. Ce n'est donc pas là que ce trouve l'intérêt de l'auteur.
Le contexte dans lequel l'auteur présente la bénédiction est celui où ''deux personnes homosexuelles sollicitent la prière de l’Église pour accompagner leur amour, leur union, ou l’enfant qu’elles ont accueilli.'' Ce que fait le P. Bordeyne est ceci: accédons à leur demande mais faisons en sorte que cela puisse avoir l'air de respecter l'enseignement de l'Église. Bénissons les personnes (qui viennent en tant que couple) mais séparément, et - ce qui n'est pas rien - faisons cela dans le cadre d'une liturgie!
Avec une telle approche, le P. Bordeyne tente de se placer dans la voie mitoyenne, celle qui se situe entre les bénédictions des unions en tant que telles (comme on le voit en Allemagne) et celle qui consiste à refuser d'accorder une bénédiction à ce qui pourrait s'apparenter à l'approbation d'une telle union (comme l'Église l'a toujours enseigné). Mais la vérité morale n'est pas supposée être un compromis. La vérité est que des personnes, ayant contractées une union civile et qui vivent publiquement dans cet état, se sont elles-mêmes placées dans une communion imparfaite avec l'Église. Et on voudrait les récompenser pour cela? Ou encore leur dire que leur situation n'est pas parfaite mais qu'elle serait quand même plus proche de l'idéal qu'elle s'en éloigne? En fait, le problème derrière tout cela c'est que l'auteur applique - sans le dire mais il le fait de facto - le principe du subsistit in au mariage hétérosexuel, et voit dans les autres formes d'unions des éléments de sanctifications qui doivent être reconnus et valorisés.
De plus, le fait de rappeler, en début d'article, certains principes du Magistère, ne signifie pas que l'auteur y accorde une importance considérable. Il décrit seulement l'état des lieux, rappelle une doctrine, afin de pouvoir élaborer sa nouveauté, de sorte qu'elle puisse plaire à la fois à ceux qui veulent du changement et à ceux qui veulent un respect de la doctrine, tout en poussant pour que le changement pastoral puisse provoquer un développement doctrinal.
Pour d'autres aspects problématiques du texte, j'en ai discuté ICI.
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