Il y a des catholiques, par ailleurs homosexuels, qui ont besoin de l'Eglise et de se sentir dans leur "maison", comme d'autres peuvent lutter contre l'acédie, les désirs en tous genres, que sais-je ?
Il n'y pas de hiérarchie à faire comme j'ai lu parfois ici : le sacrement de l'ordre supérieur au sacrement du mariage, le marié par rapport au célibataire endurci (forcément surlouche), le marié avec douze enfants face à celui qui n'en a pas ou seulement trois, la jeune femme de 25 ans célibataire et vierge face au garçon du même âge qui a déjà eu deux amoureuses in pectore, et cetera.
Il y a des catholiques, par ailleurs homosexuels, qui souffrent le martyre et qui n'ont pas à être assigné aux groupes de pression qui défilent de manière décadente ou qui exigent des lois.
Il y a des divorcés qui mènent une vie spirituelle certainement très supérieure à la mienne, c'est même certain. Idem pour des "homosexuels".
Aux yeux des canonistes, Jacques Chirac, c'est certain, est mort bon père de famille... Comme Mitterrand.
Assigner un baptisé à son attirance sexuelle et même à sa vie ""désordonnée"" devrait être le souci des pasteurs, pas trop des laïcs. Sans quoi on va s'intéresser de prêt à ceux qui trompent leurs femmes, les tabassent, ceux qui communient sans confession pascale minimale, etc. On n'en finira pas.
Normalement, un catholique "hétérosexuel" conséquent devrait s'arracher l'oeil au premier désir éveillé par un homme ou une femme avec lequel ou laquelle il n'est pas marié... Je ne vois pas beaucoup de borgne ou d'aveugle façon Oedipe, mais plutôt des gens qui se croient irréprochables dans le domaine sexuel (d'où leurs grosses chevilles enflées, oedipe...).
Il y a des maniaques qui veulent rétablir l'index pour nos bibliothèques et qui pensent que le fonctionnement du corps ne doit s'apprendre que la nuit de noces... (mon arrière-grand-mère a dormi dans le lit de sa mère la nuit de ses noces, sur le conseil du curé pour ne pas salir le jour où fût échangé le sacrement de mariage !).
Je ne lirai pas l'article en question, je voudrais seulement savoir, pour ceux qui l'ont lu, si cela sent la préparation du terrain pour de futures errances pastorales ad experimentum, ou si cela s'inscrit dans l'accueil légitime que des personnes cabossées par la vie (et nous pouvons tous l'être ou le devenir un jour, je pense aux célibataires par exemple pour lesquels la vie n'est pas toujours facile ou tendre).
L'Eglise qui refusa à des femmes enceintes de se marier publiquement avant le concile et même d'avoir une photo de mariage (en blanc par ailleurs), n'est pas du tout l'Eglise souhaitable, l'Evangile à la main et ste Madeleine à la clé...
Je mets dos à dos l'Eglise qui refusa des obsèques à certains avant le concile et celle qui aujourd'hui refuse la messe à de pauvres gens qui la demandent (mais qui la donnent aux illustres parce qu'une bénédiction orchestrée par des laïcs ferait moins bien pour le decorum...).
Les catholiques qui regardent de biais des divorcés ou des homosexuels, des enfants de divorcés ou pas encore baptisés, les prostituées, ...
J'étais de toutes les manifs sous Hollande, opposé à toute reconnaissance civile de la GPA, des PMA (que bien des couples hétérosexuels pratiquement, avec remboursement de la sécurité sociale, comme l'avortement d'ailleurs, ce qui ferait hurler la moitié des américains)...
Je ne déteste rien plus que les vieilles dames qui veulent se faire ordonner, les zozos de TC et de La Croix, que ceux qui parlent durant le quart d'heure qui précède la messe (dans les deux formes !). N'ayez crainte.
Il y a de parfaits enfants catholiques dont les parents sont catholique et protestant ou athée (d'accord, ce doit être plus coton pour un père musulman...). Les couples catholiques à peu près accordés en politique et en spiritualité ne sont déjà pas une mince affaire...
Dans les favelas et autres contrées malheureuses, nos prêtres et nos religieuses ont des urgences à régler et des âmes à aimer. La métaphore de l'Eglise hôpital de campagne me plaisait bien, même si je ne crois pas une seule seconde que François ait inventé la chose ! Ses prédécesseurs ne pensaient pas autrement, et les Mathurins, les Lazaristes, les St-Vincent de Paul, les religieuses apostoliques...
L'Eglise est faite de pécheurs, moi le premier, pas de purs et de cathares qui cochent les cases de leur catéchisme ou qui récitent st Thomas (dans la version du XIXe s., pas du XIIIe s !).
Je ne fais pas une prière à chaque fois que je lis Julien Green ou Graham Greene, pour ne pas entrer en tentation... Je ne brûlerai pas les auteurs, notamment homosexuels, que j'ai sur mes étagères. Désolé.
Suspicieux et pessimiste de nature, j'espère seulement que la revue de l'Institut ex-catholique de Paris (qui pourrait inscrire ses enfants dans cette école ?) ne prépare pas le terrain ad intra comme ceux qui grenouillent dans le même domaine en Allemagne et en Autriche, chez certains Jésuites américains.
Est-ce que cet article aurait pu être publié par les Dominicains de Toulouse, par exemple ? Ou dans Sub signo Martini ?
Vigano va certainement répondre à ces questions, question de patience... S'il pouvait aussi me donner les numéros du loto du mois de juin et me dire si le prêche de l'évêque d'Orléans pour les confirmations de Pentecôte sera mieux ou pire que les chants. Il en va de ma digestion post-prandiale dominicale.