est allée bien plus loin que la réforme liturgique de 1964-69.
Théologiquement, la prière eucharistique numéro 3 est assez éloignée de la théologie luthérienne (je pense à ce morceau qui aurait suscité les énervements de Luther ("C´est pourquoi nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons"). Sinon, certaines pratiques dues à la réforme liturgique catholique ont influencé les églises réformées. Je pense au dos au peuple, qui était peu présent dans ces église avant le concile, mais déjà dans l'Église catholique.
Sur ce, me diriez-vous, qu'est-ce qui rend critiquable la réforme liturgique ? Le fait que l'on soit allé jusqu'à recréer un rite, le fait que l'on ait remplacé un offertoire significatif par un offertoire pauvre, etc. L'aspect trop rationnel de la réforme liturgique est un problème: je n'ai jamais compris cette distinction brutale entre la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique, alors que chez les orientaux, il n'y a pas que des lectures au début de la messe. Mais, là aussi, c'est une fâcheuse tendance dans les missels d'avant le concile de segmenter aussi nettement... Il faut certes de la pédagogie, mais ne pas en abuser ! C'est ce qui plombe les dernières réformes, dont celle de 1969 est l'emblème. Il est vrai que le contexte de bouleversement des années 1960 a facilité cette déconstruction qui a ainsi bénéficié (pardon: pâti) d'une dynamique radicale qui en a encouragé les projets les plus fous. Au début du 20ème siècle, sous Saint Pie X, certains prônaient la suppression du canon romain. Bref, les cartons sont restés... En science politique, on parlerait de régression vers les habitus. Bugnini a peut-être créé un nouveau rite, mais il baigné dans un milieu qui "déconstruisait" depuis des décennies la liturgie romaine.
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