C'est effectivement, comme vous le dites vous-même, très schématique.
Même les jésuites, pour qui je suis bien loin d'avoir une sympathie débordante, ne se réduisent pas aux travers que vous évoquez (il ne fait pour moi guère de doute qu'un saint François Xavier ou un saint Pierre Canisius étaient d'immenses mystiques qui vivaient de la contemplation), et surtout la Contre-Réforme ne se réduit pas aux jésuites et encore moins au jésuitisme, même et surtout sur le plan de la spiritualité.
Il faut encore moins confondre l'esprit tridentin et l'ultramontanisme mennaisien qui l'a parasité et souvent dénaturé en France à partir des années 1820-1830.
A titre exemple, le concile de Trente (Sess. XXII, cap. V) déclare explicitement que la liturgie doit exciter les fidèles à la contemplation. La liturgie tridentine est essentiellement contemplative.
Il faut se garder de certaines illusions d'optique. Depuis le XIXe siècle, on exagère autant la place que tenait la liturgie dans la vie chrétienne au Moyen Age que l'on tend excessivement à la rabaisser à l'époque moderne. Mais ce n'est pas parce que l'on ne parle pas à tout bout de champ de la liturgie que l'on ne s'en soucie pas, et que l'on n'en vit pas. Un Monsieur Olier avait une conception toute mystique de la liturgie ; il n'en est pas moins parfaitement tridentin.
Enfin, comme Jean-Paul Parfu le rappelle avec une entière raison, tout ne se réduit pas à la liturgie (même en spiritualité : il faut accepter l'existence de piétés non liturgiques). On ne peut pas juger de l'oeuvre tridentine sans même tenir compte du fait qu'elle visait d'abord à donner une réponse doctrinale à l'hérésie protestante, et qu'elle y a largement réussi.
Peregrinus
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !