Ensuite il me semble (mais c'est un avis purement personnel) qu'il ne devrait pas y avoir de messe basse pour un dimanche aussi solennel que celui des Rameaux. Donc pour moi la question de la lecture de la Passion lors d'une messe basse ne se pose même pas.
Vous êtes un idéaliste, et cela vous honore
(attention : je ne dis pas cela pour me moquer de vous, loin de là)
Il ne devrait pas y avoir de messe basse pour un dimanche aussi solennel que celui des Rameaux.En principe vous avez raison, mais vous devez ne pas perdre de vue les réalités, contraignantes, sur le terrain, le manque d'effectifs plus particulièrement dans beaucoup de nos lieux de culte restés catholiques.
Le chant de la Passion est un Évangile, et pour réciter ou chanter un évangile,
en liturgie, depuis toujours, en Orient et en Occident, sans exception, et sans discussion, il faut au moins un diacre. Il est hors de question d'abandonner cette tradition multiséculaire et apostolique : pour chanter ou réciter,
en liturgie, un évangile, il faut être investi au moins de l'ordre diaconal.
Punktum und basta.Or, pour le chant de la Passion, il en faut en principe trois.
Certes, pour les chapelles ou oratoires ou petites églises en manque d'effectifs (le cas le plus répandu, aujourd'hui, hélas), on peut se rabattre sur le
Memoriale rituum pro aliquibus praestantioribus sacris functionibus persolvendis in minoribus ecclesiis, dernière édition de 1920. Mais même en l'utilisant il reste des contraintes, irrévocables, on ne fait pas ce qu'on veut en liturgie ni n'importe quoi, quoi qu'en pensent certains esprits forts que l'anarchie actuelle a obnubilés.
La liturgie n'est pas au service des hommes, la liturgie est un service des hommes rendu à Dieu, que l'Église dans sa sagesse multiséculaire a ordonnée, réglée et prescrite, et qui par ce fait n'est pas soumise aux caprices de personnes ou d'époques.
Concrètement, pour le Chant de la Passion le dimanche des Rameaux, si on dispose de trois diacres, ils chanteront la Passion côté évangile que le célébrant lit en même temps à voix basse du côté épître (en tenant son rameau dans la main gauche, les autres assistants à sa droite, comme à l'introït, tenant eux-aussi leur rameau). C'est le célébrant qui ensuite chante (après le
Munda cor meum) la partie de la Passion qui tient lieu d'évangile, du côté évangile.
Si on ne dispose que de deux diacres, ils peuvent chanter la Passion (la partie du Chroniste et de la Synagogue), tandis que le célébrant lui même chante, dans ce cas du côté évangile, la partie du Christ (en gardant la chasuble). Dans ce cas le célébrant ne lit pas encore une fois ce qui est chanté par les autres.
S'il n'y a que le célébrant, il chante ou lit l'entière Passion, du côté évangile, ensuite, après le
Munda cor, il y chante la partie qui tient lieu d'évangile.
Le chant de la Passion est strictement interdit aux sous-diacres, clercs mineurs et laïcs, sauf la partie de la Turba, qui peut être chantée par le choeur (un diacre chantant les parties de Pierre, Caïphe et Pilate).
Dommage que la police de ce Forum ne m'autorise pas à mettre un lien que j'ai en tête, il existe sur internet quelques petits films où l'on voit déployée toute la richesse de notre liturgie ancestrale de la Semaine Sainte, avant la mainmise moderniste.
Mais je ne suis pas sûr de moi sur ce point...
Tenez, vous m'étonnez, là