Le Cardinal Billot par N.M. 2012-11-30 17:40:56 |
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Sauf que lorsque DH envisage en effet que l'Etat puisse empêcher la pratique publique d'une religion, c'est en raison d'un abus et donc d'une limitation dans l'exercice du droit par ailleurs affirmé.
La question initiale reste donc intacte : un tel droit existe-t-il par soi (per se) ?
J'ajoute que la profession publique d'une fausse religion est de soi attentatoire au Bien commun.
En raison de l'élévation de la nature humaine à l'ordre surnaturel le bien commun temporel est ordonné à la Fin dernière de l'homme.
"La grande différence qui existe entre le bien temporel de la créature douée de raison et celui des animaux dépourvus de raison est que le premier doit aider les hommes à parvenir à l'immortalité bienheureuse. Le pouvoir civil a donc le devoir de procurer le bonheur temporel ainsi compris, non un autre qui serait contraire à la fin ultime de l'homme ou n'y aiderait pas. De la sorte, par ses lois et ses institutions, l'autorité doit organiser la vie en société, de la manière requise pour que les hommes obtiennent le salut éternel."
Cardinal Louis Billot, De Ecclesia, traduction de l'Abbé Gleize, t. III, pp. 102-103.
"De fait, quoi de plus manifeste et de plus évident que le devoir qui incombe au chef d'Etat et l'oblige à interdire les cultes hétérodoxes ? [...] Comment leur devoir ne serait-il pas de conserver à leur sujets le bien le plus important, fondamental et précieux entre tous, celui de la vraie religion, et donc d'interdire absolument par la loi civile l'exercice des faux cultes ? En effet, pour pouvoir se conserver, le bien de la vraie religion rend nécessaire l'exclusion des fausses religions. De plus, le chef d'Etat a le pouvoir de refuser l'accès de la société aux fausses religions, tandis que ses sujets ne l'ont pas. L'autorité est donc tenue pareillement à refuser la liberté de perdition, qui se présente comme une liberté de conscience et de culte, et à servir Dieu avec la vraie religion. Les souverains servent Dieu en tant que tels lorsqu'ils agissent comme seuls les souverains le peuvent.
"C'est pourquoi, dès que cette liberté mortelle a commencé à envahir la société chrétienne, les souverains pontifes l'ont réprouvée et condamnée, par tous les moyens et à maintes reprises. On peut donner en exemple l'attitude suivie par saint Pie V, lorsque l'empereur Maximilien en était arrivé à accorder aux princes autrichiens le libre exercice de la Confession d'Augsbourg. On peut aussi se reporter au Bref Quod aliquantum de Pie VI, condamnant la Constitution civile du clergé en France, à l'encyclique Post tam diuturnas que Pie VII adressa à l'évêque de Troyes, et où il réprouve la consitution que Louis XVIII avait fait publier en 1814, à son retour d'exil [factuellement inexact : il s'agit du projet de constitution élaboré par le Sénat impérial rallié à Louis XVIII]. Citons encore l'encyclique Mirari vos de Grégoire XVI, dont la condamnation est confirmée sur plus d'un point par Pie IX dans l'encyclique Quanta cura suivie du Syllabus."
Id., pp. 108-110
"La liberté de la conscience est un fait interne, et la liberté de conscience est un fait externe qui se rapporte à la profession de nos croyances au dehors, au sein de la société."
Encyclopédie universelle, dir. Paul Guérin.
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