Plusieurs Länder allemands, certains cantons suisses quoique les choses bougent, la Belgique en partie, le Luxembourg aussi et bien sûr l'Alsace-Moselle, en partie l'Espagne et l'Italie etc. bénéficient d'accords de type concordataires.
Là où Aigle se trompe lourdement, c'est que ce ne sont pas pour autant des "États catholiques" au sens du Syllabus. Une différence cependant tient à l'agumentaire : les catholiques libéraux à l'ancienne se fondaient sur le droit constitutionnel et de ce fait s'inféodaient contre leur gré à l'État - "l'Église libre dans l'État libre". Plus astucieusement, D.H. évite cet écueil en parlant de la dignité de la personne.
Si Aigle m'avait lu plus attentivement ..., il aurait noté que j'écris toujours État confessionnel catholique EXCLUSIF.
Ce que vous décrivez Aigle est simplement le "premier seuil de laïcité" défni par J. Baubérot et ce que D.H recommande en fait sans ingérence des États car D.H. reprend l'anti-gallicanisme et l'anti-josphisme logiques du Syllabus, là il y a bien continuité ! La Déclaration avec son interprétation magistérielle postérieure (ex. Ecclesia in Europa 2003 etc.) accepte ce degré de laïcité, un État pluriconfessionnel, tout en souhaitant que les Églises y bénéficient de droits propres, de lois leur donnant les moyens les plus larges pour évangéliser.
Cela n'est pas le Syllabus du tout et se rapproche, c'est vrai, des positions des catholiques libéraux du XIXe siècle - pas ceux d'aujourd'hui toutefois.
L'État catholique exclusif, c'est Louis XIV persécutant les huguenots français, les envoyant au galère et exécutant les pasteurs, brûlant tous les livres et écrits non catholiques. Ce que veulent Vianney et J-P. Parfu, c'est un régime terroriste qui persécute et pourchasse tous les non-catholiques, en bref l'Inquisition royale espagnole en grand, un Robespierre ou un Staline catholiques.
Avec toutefois une différence précisément, c'est la non ingérence de l'État dans les affaires propres de l'Église : en somme les dragonnades et la guerre des Camisards, les galères, mais pas le gallicanisme ni la déclaration des 4 articles de 1682.
Quand on l'a énoncée, on se rend compte immédiatement de la totale absurdité de cette position en 2012, celle de Vianney et J-P. Parfu, et l'irréalisme complet du Syllabus sur ce point. C'était peu audible en 1864, c'est inaudible totalement en 2012.
Toutefois comme l'indiquait dès 1865 Mgr Dupanloup que nos duettistes et Mgr Tissier de Mallerais feraient bien de relire, la possibilité dun tel "État catholique exclusif" suppose le travail d'évangélisation et d'oecuménisme achevé : les nations devenues entièrement catholiques. D.H. ne l'exclut pas du tout d'ailleurs, contrairement à ce qui est dit à tort.
Toutefois et qui peut sérieusement dire le contraire, nous en sommes très loin et réclamer de mettre la charue avant les boeufs n'a jamais aidé la production agricole. C'est une proposition stérile qui masque autre chose, une défiance insurmontable envers l'Église catholique, apostolique qui ne peut être que "romaine".
In fine c'est une manière finassière de cheminer vers le sédévacantisme sans trop le dire ouvertement. On demande la lune qu'on sait ne pouvoir obtenir et ensuite on crie que le partenaire vous fait un refus de vente ... le procédé est vieux comme le monde.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !