On n'est pas sorti de l'auberge par Lycobates 2016-02-03 18:42:25 |
Imprimer |
D’abord vous avez raison de maintenir Pastor aeternus du concile du Vatican comme pierre de touche pour tout ce qui concerne notre question. Mais cela a été traité ici par d’autres, de façon exhaustive.
Dans l’hypothèse qui nous occupe ici, je dis "hypothèse" même si pour moi il s’agit d’une certitude morale, et je ne veux pas me dérober à vos questions, mais je crains un peu que nous n’approchions tout doucement les limites du permissible dans ce Forum, c.-à-d. la solution qui n’ose pas dire son nom, vous avez raison aussi de souligner que même l’élection d’un pape légitime ne signifierait pas d’un coup la solution de tous les problèmes. Loin de là. Humainement parlant un tel pape serait totalement impuissant, s’il n’y a pas de vrais miracles, des miracles de la grâce aussi, qui l’accompagneraient. Ce qui serait bien entendu le cas, je reste dans notre hypothèse pour ménager ce Forum, si Dieu nous donnait un vrai Pape.
D’abord une telle élection verrait se consommer de façon éclatante le schisme de fait qui existe depuis longtemps : la plus grande masse des fidèles et du clergé conciliaires refuseraient tout bonnement de suivre la condamnation sans appel de "Vatican II" et la défaite (dans le sens: l'action de défaire) intégrale de toute réforme conciliaire : doctrine, sacrements, liturgie, droit, discipline, organisation, coutumes, etc. et le redressement intégral de la situation antérieure. Même les esprits forts "tradis", habitués à tort à croire de pouvoir désobéir systématiquement l’homme qu’ils reconnaissent comme pape, se croiraient justifiés de rechigner si le nouveau pape avait le malheur de leur déplaire voire même s'il décidait quelque chose contre leur gré. Beau résultat de plus d’un demi-siècle d’érosion implacable de la papauté, de l’autorité pontificale, du prestige du Siège de Rome, par les erreurs des prétendants conciliaires d’une part, et la manière, non moins erronée, de s’y opposer par la plupart du monde "tradi" de l’autre. Tout principe d’obéissance s’y voit vicié radicalement.
En outre, les bras séculiers s’opposeraient un peu partout à la mise en œuvre de cette contre-réforme (aussi à l’application des concordats en vigueur avant 1958 et qui le seraient toujours, pour ne donner que cet exemple), contre-réforme qui aurait donc de grandes difficultés à s’imposer dans une grande partie du monde. Ce pape élu serait par conséquent en toute vraisemblance un pape exilé de son siège, un pape des catacombes, un pape mis en prison peut-être, ou pire, pour "antihumanisme" ou un autre prétexte. Et ceux qui le suivraient, qui accepteraient son enseignement de tous les jours comme règle prochaine de leur foi, donc les catholiques, auraient, sauf exception, les plus grandes difficultés à se maintenir dans la société, de plus en plus antichrétienne, voire à récupérer les structures d’antan, devenues conciliaires ou franchement sécularisées : diocèses, séminaires, cathédrales, paroisses, etc. et se verront probablement contraints à des structures de circonstance eux-aussi.
Non, on n’est pas sorti de l’auberge. Personnellement je crois que le temps n’en est pas mûr. Il faut encore davantage faire le tri. Et le constat est là : l’église conciliaire est en pleine mutation et ce processus s’accélère de plus en plus. Attendons voir.
Je suppose que cela ne peut concerner que le prêtres ordonnés et dûment incardinés in tempore non suspecto. Les hérétiques ne pourraient y prendre part, j'imagine. Si ce n’est pas déjà trop tard, le temps joue contre cette option.
Je ne connaissais pas cette possibilité. Pouvez-vous m’en dire davantage ? Par ailleurs, pourquoi un tel concile n’a-t-il pas encore été organisé ?
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !
|
100 liseurs actuellement sur le forum |