Du bon usage des analogies par Meneau 2019-01-14 15:40:42 |
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Vous écrivez plus long que le torrentiel
Le principal fondement que je vois est que les apôtres ont tout quitté pour le suivre. Ils ont dû préférer le Seigneur à femmes, enfants et parents. L’Évangile selon saint Marc nous parle de la belle-mère de Pierre et la tradition ajoute que Pierre aurait quitté femme et enfants. Pierre est le seul apôtre pour qui la tradition mentionne un tel changement d’état de vie, ce qui prouve que le chef de l’Église n’est pas resté dans l’état où il a rencontré Jésus, de quoi permettre de considérer avec plus de liberté que vous le faites, dans l’autre sens et sur des fondements évangéliques, la possibilité d’ordonner des hommes plus tard appelés à se marier, si l’expérience prouve que le célibat n’est pas leur voie.
Sens christologique du célibat
La nouveauté du Christ
19. Le sacerdoce chrétien qui est nouveau ne se comprend qu’à la lumière de la nouveauté du Christ, Pontife suprême et Prêtre éternel, qui a institué le sacerdoce ministériel comme une participation réelle à son sacerdoce unique.(6) Le ministre du Christ et l’intendant des mystères de Dieu (1 Cor. 4, 1) trouve donc en Lui son modèle immédiat et son idéal souverain (cf. 1 Cor. 11, 1). Le Seigneur Jésus, Fils unique de Dieu, envoyé dans le monde par son Père, s’est fait homme pour que l’humanité, sujette au péché et à la mort, soit régénérée et, par une nouvelle naissance (Jean 3, 5; Tit. 3, 5), entre dans le royaume des cieux. S’étant consacré tout entier à la volonté de son Père (Jean 4, 34; 17, 4), Jésus accomplit par son mystère pascal cette création nouvelle (2 Cor. 5; Gal. 6, 15), introduisant dans le temps et dans le monde une forme nouvelle, sublime, divine, de vie, qui transforme la condition terrestre elle-même de l’humanité (cf. Gal. 3, 28).
Mariage et célibat dans la nouveauté du Christ
20. De par la volonté de Dieu, le mariage continue l’œuvre de la première création (Gen. 2, 18); assumé dans le plan total du salut, il acquiert, lui aussi un sens nouveau, une valeur nouvelle. De fait Jésus a restauré sa dignité originelle (Mt. 19, 38), lui a rendu hommage (cf. Jean 2, 1-11) et l’a élevé à la dignité de sacrement et de signe mystérieux de sa propre union avec l’Eglise (Eph. 5, 32). Ainsi les époux chrétiens dans l’exercice de leur amour mutuel et l’accomplissement de leurs devoirs spécifiques, dans la tendance à cette sainteté qui leur est propre, font route ensemble vers la patrie céleste. Mais le Christ, Médiateur d’une Alliance plus haute (Hébr. 8, 6), a ouvert un autre chemin où la créature humaine, s’attachant totalement et directement au Seigneur, exclusivement préoccupée de Lui et de ce qui Le concerne (1 Cor. 7, 33-35), manifeste de façon plus claire et plus complète la réalité profondément novatrice de la Nouvelle Alliance.
Virginité et sacerdoce dans le Christ Médiateur
21. Le Christ, Fils unique du Père, du fait même de son incarnation, est constitué Médiateur entre le ciel et la terre, entre le Père et le genre humain. En pleine harmonie avec cette mission, le Christ est resté durant toute sa vie dans l’état de virginité, qui signifie son dévouement total au service de Dieu et des hommes. Ce lien profond qui, dans le Christ, unit la virginité et le sacerdoce, se reflète en ceux à qui il échoit de participer à la dignité et à la mission du Médiateur et Prêtre éternel, et cette participation sera d’autant plus parfaite que le ministre sacré sera affranchi de tout lien de la chair et du sang.(7)
Le célibat pour le royaume des cieux
22. Jésus, qui choisit les premiers ministres du salut, qui les voulut initiés à l’intelligence des mystères du royaume des cieux (Mt. 13, 11; Marc 4, 11; Luc 8, 10), coopérateurs de Dieu à un titre très spécial et ses ambassadeurs (2 Cor. 5, 20), et qui les appela amis et frères (Jean 15, 15; 20, 17), pour lesquels il s’est sacrifié lui-même afin qu’ils fussent consacrés en vérité (Jean 17, 19), a promis une récompense surabondante à quiconque aura abandonné maison, famille, épouse et enfants pour le royaume de Dieu (Luc 18, 29-30). Davantage, il a recommandé aussi,(8) en paroles lourdes de mystères et de promesses, une consécration plus parfaite encore au règne des cieux par la virginité fruit d’un don particulier (Mt. 19, 11-12). La réponse à ce charisme divin a comme motif le règne des cieux (ibid., v. 12); et pareillement c’est ce règne (Luc 18, 39), l’Evangile (Marc 10, 29) et le nom du Christ (Mt. 19, 29) qui motivent les appels de Jésus aux renoncements ardus que l’apôtre consentira pour une participation plus intime au destin du Christ (cf. Marc l. c.).
Témoignage rendu au Christ
23. C’est donc le mystère de la nouveauté du Christ, de tout ce qu’Il est lui-même et de ce qu’Il signifie, c’est la somme des idéaux les plus élevés de l’Evangile et du royaume, c’est une manifestation particulière de la grâce jaillissant du mystère pascal du Rédempteur, qui font la dignité et le caractère désirable du choix de la virginité pour ceux qu’appelle le Seigneur Jésus, et qui entendent ainsi participer non seulement à sa fonction sacerdotale mais partager également avec Lui l’état de vie qui fut le sien.
Plénitude d’amour
24. La réponse à la vocation divine est une réponse d’amour à l’amour que le Christ nous a manifesté de manière sublime (Jean 15, 13; 3, 16); elle se revêt de mystère dans l’amour de prédilection pour les âmes auxquelles Il a fait entendre ses appels plus exigeants (cf. Marc 10, 21). La grâce multiplie avec une force divine les exigences de l’amour qui, quand il est authentique, est total, exclusif, stable et perpétuel, et porte irrésistiblement à tous les héroïsmes. Aussi le choix du célibat sacré a-t-il toujours été considéré par l’Eglise "comme un signe et un stimulant de la charité": (9) signe d’un amour sans réserve, stimulant d’une charité ouverte à tous. Qui pourrait jamais voir dans une vie si totalement donnée - et donnée pour les motifs que nous avons exposés - les signes d’une certaine pauvreté spirituelle ou de l’égoïsme, alors qu’elle est et doit être un exemple rare et éminemment significatif d’une existence qui trouve son moteur et son énergie dans l’amour, par quoi l’homme exprime la grandeur qui est son apanage? Qui pourra jamais douter de la plénitude morale et spirituelle d’une vie vouée de la sorte non pas à un idéal quelconque, serait-il très noble, mais au Christ et à son œuvre, pour une humanité nouvelle, partout et dans tous les temps?
Le célibat et l’amour du Christ et du prêtre pour l’Eglise
26. "Saisi par le Christ Jésus" (Phil. 3, 12) jusqu’à s’abandonner totalement à Lui, le prêtre se configure plus parfaitement au Christ également dans l’amour avec lequel le Prêtre éternel a aimé l’Eglise son Corps, s’offrant tout entier pour elle, afin de s’en faire une Epouse glorieuse, sainte et immaculée (cf. Eph. 5, 25-27).
La virginité consacrée des ministres sacrés manifeste en effet l’amour virginal du Christ pour l’Eglise et la fécondité virginale et surnaturelle de cette union, en vertu de quoi les fils de Dieu ne sont pas engendrés de la chair et du sang (Jean 1, 13).(10)
Le monde d’aujourd’hui et le célibat ecclésiastique
46. Oui, c’est précisément le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, chers et vénérés Frères dans le sacerdoce, objet de Notre amour "dans le cœur de Jésus-Christ" (Phil. 1, 8), c’est ce monde en crise de croissance et de transformation, si fier à juste titre des valeurs humaines et des conquêtes de l’homme, c’est lui qui a un urgent besoin du témoignage que constituent des vies consacrées aux valeurs spirituelles les plus hautes et les plus sacrées. Ce témoignage est nécessaire pour que notre époque ne soit pas privée d’une lumière d’essence très rare et sans égale: celle des plus hautes conquêtes spirituelles.
Le petit nombre des prêtres
47. Notre Seigneur Jésus-Christ n’a pas hésité à confier à une poignée d’hommes que tout le monde aurait jugés insuffisants en nombre et en qualité, la charge écrasante d’évangéliser le monde connu d’alors. A ce "petit troupeau", il enjoignit de ne pas perdre courage (Luc 12, 32), parce qu’il remporterait avec Lui et par Lui, grâce à son assistance toujours présente (Mt. 28, 20), la victoire sur le monde (Jean 16, 33). Jésus nous a également avertis que le Royaume des Cieux possède en lui-même une force propre et secrète qui lui permet de croître et d’arriver à la moisson sans que l’homme le sache (Marc 4, 26-29). La moisson du Royaume de Dieu est immense, et les ouvriers sont peu nombreux aujourd’hui comme aux premiers jours; ils ne furent même jamais en nombre tel que le jugement humain l’aurait cru suffisant. Mais le Seigneur du Royaume demande qu’on prie afin que ce soit le Maître qui envoie lui-même les ouvriers dans son champ (Mt. 9, 37-38). Les projets et la prudence humaines ne peuvent usurper le rôle de la mystérieuse sagesse de Celui qui au cours de l’histoire a défié par sa folie et sa faiblesse la sagesse et la puissance de l’homme (1 Cor. 1, 20-31).
Le courage de la foi
48. Nous en appelons au courage de la foi pour dire cette conviction profonde de l’Eglise: une réponse plus engagée et plus généreuse à la grâce, une confiance plus explicite et plus entière en sa puissance mystérieuse et irrésistible, un témoignage plus franc et plus plénier rendu au mystère du Christ, ne mèneront jamais l’Eglise à une faillite dans sa mission de salut du monde entier, quoi qu’il en soit des conjectures humaines et des apparences extérieures. Chacun doit savoir qu’il peut tout en Celui qui seul donne la force aux âmes (Phil. 4, 13) et la croissance à son Eglise (1 Cor. 3, 6-7).
Le fond du problème
49. On ne peut croire toute simplement que l’abolition du célibat ecclésiastique accroîtrait par le fait même et de façon notable le nombre de vocations: l’expérience actuelle des Eglises et communautés ecclésiales où les ministres sacrés peuvent se marier semble prouver le contraire. C’est surtout d’autres côtés qu’il faut chercher la cause de la diminution des vocations sacerdotales: par exemple, dans la perte ou l’affaiblissement du sens de Dieu et du sacré au niveau individuel et parmi les familles, dans le fait qu’on estime moins ou qu’on méconnaît l’Eglise comme l’institution qui apporte le salut par la foi et les sacrements. Il faut donc, dans l’étude du problème, aller aux éléments vraiment fondamentaux.
En définitive, il est nécessaire qu’en tout ce qui concerne l’Eucharistie, on ait le goût de la beauté. On devra donc respecter et soigner aussi les vêtements liturgiques, le mobilier, les vases sacrés, afin que, reliés entre eux de façon organique et ordonnée, ils entretiennent la vénération pour le mystère de Dieu, qu’ils manifestent l’unité de la foi et qu’ils renforcent la dévotion.
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