Admettons que le danger immédiat n'existait pas au sens strict. Il existait néanmoins, dans la mesure où ce prédateur sexuel pédophile se trouvait au contact d'enfants.
Personne n'avait porté plainte, certes. Mais le signalement avait été donné par les parents de l'actuel président de "La parole libérée" au cardinal Decourtray. Des parents qui pensaient que l'Eglise agirait en bonne mère de famille et saurait écarter ce prêtre des enfants, sinon de tout ministère, ce qu'ils ne demandaient pas. C'est parce qu'elle n'a pas agi ainsi qu'elle se retrouve devant la justice, dans un moment médiatico-judiciaire où les abus sexuels sur mineurs, à raison, ne sont plus tolérés, où la société ne souffre plus la loi du silence sur ce sujet sensible, et n'est pas fâchée de pouvoir traîner l'Église dans la boue, ce qu'elle fait très bien ell-même, puisque l'hystérisation de la pédophilie dans l'Église n'a pas seulement été orchestrée par les médias, mais d'abord par Benoît XVI, qui était vraiment désireux de faire le ménage, mais au risque de jeter le bébé de l'Eglise avec l'eau du bain: les manquements scandaleux d'un nombre non négligeable de ses prêtres.
Ensuite, il y a ce que je vous ai dit: le cardinal Barbarin comme ses deux prédécesseurs après le cal Decourtray et avant lui, les cardinaux Balland et Billé, se devaient de connaître leur presbyterium (donc leurs prêtres), comme tout patron d'entreprise ou, à son défaut, tout directeur du personnel, se doit de connaître ses collaborateurs.
Pour moi qui ne prétends pas faire une analyse juridique et reconnais au juriste que vous êtes d'être plus qualifié que moi, le délit de non assistance à personne en danger n'a pas été retenu à cause d'un climat de criminalisation judiciaire sévissant au sein de la société, qui excite les parties à demander des qualifications toujours plus infamantes. Rappelons que le viol est aujourd'hui un crime, ce qui devrait pouvoir se discuter, non quant à la gravité du viol, mais quant à sa criminalisation.
Je le répète, je suis personnellement opposé au crime de non dénonciation, à moins d'entériner que nous sommes entrés dans un régime de délation. Si l'Eglise avait lavé son linge sale en famille, à plus proprement parler si elle avait écarté, puis accompagné, soigné le Père Preynat dans la mesure du possible, le cardinal Barbarin ne serait pas aujourd'hui devant le tribunal. Mais ses prédécesseurs et lui ont préféré jouer la montre et pratiquer la politique de l'autruche.
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