Vous trouverez votre bonheur en consultant les manuels de théologie, les bons, avérés, ayant fait leurs preuves, non soumis aux modes du temps et aux exigences de l'idéologie.
Il y a unanimité à ce sujet, pas de "beaucoup de théologiens", mais aujourd'hui, et depuis quelques siècles, de tous, Salaverri p.ex. écrit en 1950, en résumant la discussion : "nunc autem hanc doctrinam omnes tenent ut theologice certam" (Sacrae Theologiae Summa I, De Ecclesia Christi III, n. 726).
L'infaillibilité des canonisations si elle n'est pas (encore) définie de foi, elle est néanmoins théologiquement certaine, ce qui veut dire que la nier serait de toute façon une erreur théologique ; impie et téméraire, selon Suárez (Tractatus de fide, disputatio 5, sectio 8, n.8, voir ICI, si vous ne l'avez pas chez vous sous la main, alias contingere posset, ut [Ecclesia] coleret hominem damnatum, et ad illum preces funderet, quod est etiam contra puritatem, et sanctitatem Ecclesiae ... Item non licet fidelibus dubitare de gloria Sancti Canonizati; id enim sub praecisa obligatione praecipiunt Pontifices in ipsa Canonizatione ; ergo oportet ut illi praecepto non possit subesse error, alias deficeret Deus in re maxime neccessaria Ecclesiae, quod est contra providentiam, et promissiones ejus, si vous voulez, je traduis).
L'Église, et par excellence les Papes, auteurs et maîtres du droit ecclésiastique et de ses procédures, n'y sont évidemment pas astreints : ils peuvent en changer les dispositions, ad hoc, ou définitivement, le cas échéant, toute prudence gardée (une témérité absolue n'étant pas exclue), et ce qui en garantit pour nous fidèles l'authenticité et l'immunité d'erreur, n'est pas le fait que cela se conforme à notre petite idée de la chose, même si cela peut nous aider à avoir une opinion informée, mais d'abord le fait que le Pape est véritablement Pape, comme l'a fort bien souligné Chicoutimi ailleurs dans ce fil.
Sur la portée de la définition du Concile du Vatican assez de choses ont été dites ici, je ne les répéterai pas. La discussion, lassante, s'est d'ailleurs avérée stérile.
Comme ce concile est resté inachevé à ce jour, il faut attendre de meilleurs jours (aliud opportunius et commodius tempus pour le dire avec le pape Pie IX dans sa bulle de suspension Postquam Dei munere) pour clarifier définitivement certains points. Ce qui ne nous dispense pas de lire, d'étudier et de combiner les textes existants, pas de notre propre gré, mais en nous basant sur les commentaires autorisés de l'époque de ces textes et notamment du pape Pie IX lui-même, comme il a été fait de façon suffisante dans d'autres fils ici.
Les fallibilistes, avant et après le Concile du Vatican, comme les gallicans et les catholiques libéraux, et plus tard les modernistes, ainsi que leurs imitateurs "tradis" aujourd'hui (dont l'approche erronée, et éhontément minimaliste vis-à-vis des notes et des charismes de l'Église et plus particulièrement de la personne de Saint Pierre et de ses successeurs légitimes, les met dans l'étrange paradoxe de s'approcher des libéraux et de devoir émasculer le concile du Vatican pour maintenir en équilibre leur Wonderland ecclésiologique) ont la chance, au moins sur ce point, à cause de la suspension du Concile, de n'être *que* proches d'hérésie.
Espérons qu'ils sont de bonne foi, ou simplement bêtes, car ils font mentir l'Esprit.