et très peu qui sortent du lot. Ce n'est d'ailleurs pas plus dur d'être avocat que prof dans le primaire et le secondaire.
Je n'ai pas lu sa prose, mais j'imagine à vous lire.
En principe on ne prend jamais sa retraite et on sait écrire quand on fut homme de loi.
Nous ne sommes pas en présence de Maître Marc Bonnant, dont je recommande ici d'aller voir les interventions sur youtube (j'ai posté ici ses saillies contre le pape et ses longues références littéraires et latines, par exemple). Bonnant est un homme de culture et d'esprit, le sourire toujours en coin. Manifestement...
On a lu Balzac et Barbey d'Aurevilly, et on ne prend pas des airs urbains pour moquer les plougs des campagnes (dont je suis, et même avec fierté et reconnaissance). Je saurais paître et traire une chèvre, quand d'autres essaieraient de la convaincre des bienfaits spirituels des anathèmes. Je dis ici toujours penser aux simples chrétiens, vieux ou jeunes, qui n'ont plus de messe à l'année dans leur village et qui seront enterrés par des laïcs, n'étant pas tous députés ou maires socialistes.
Mes grands-parents paternels n'avaient pas de voiture et j'ai connu chez les autres du côté de maman les toilettes au fond du jardin jusqu'à leur retraite en 1988. Ils sonnaient les cloches et ma grand-mère joua de l'harmonium pour accompagner la messe, d'avant et d'après le concile. Ils n'avaient pas de livres et donnaient confitures et lapins au curé. Pas de chevalière aux armes usurpées, mais toujours cravate à la messe, pas d'ordinateur, pas de résidence secondaire (pas de vacances quand il faut traire les vaches matin et soir, y compris aux jours des noces des enfants). Et ils étaient bien contents d'avoir la messe anticipée dans leur vaste paroisse (à la tombée de la nuit, car sinon il faut traire les vaches, ce qui prend deux heures au moins), sans quoi c'est la messe à la télé. A leur mort, leur maison natale et le verge derrière valaient 30 000 euros, soit rien. Petite incise pour un certain clergé qui pense que l'argent se trouve sur des brebis à tondre et qu'il est opportun d'accueillir tous les flux des miséreux ou des profiteurs du système social français. Je re-re-recite un vieil ami curé qui avait froid dans son presbytère et qui n'avait pas de dentier.
Je connais moult avocats cultivés et bien catholiques (et même des femmes !), mais qui ne classent pas les gens par leur sexe ou leurs convictions, encore moins pas leurs origines sociales ou géographiques.
Un de mes témoins de mariage est avocat (et historien), je suis aussi le neveu d'un bâtonnier, le beau-frère de deux jeunes avocats et d'un procureur (femme, sans "e").
C'est pourquoi je ne raisonnerai jamais par induction en disant que tous les avocats s'ennuient derrière leur bureau et surfent sur wikipedia, à coup d'oukases. J'ai demandé à un patron réputé du gros cabinet parisien, défenseur des abeilles, s'il connaissait telle personne. Inconnu au bataillon fut la réponse. N'étant pas snob et n'aimant pas les salons peuplés de chevaliers de Malte qui n'ont vu des pauvres qu'en photo, j'ai toujours décliné des invitations régulières au cercle Interallié.
Ainsi y a-t-il les petits profs et les petits avoués si bien peints par Balzac, forts de leur licence en droit comme nombre de notaires.
Et puis les maîtres des villes, à l'oeuvre écrite immense, aux plaidoiries mémorables, hôte de dizaines de religieuses et de prêtres en raison d'une hospitalité familiale chaleureuse (je crois)...
Un avocat met une robe pour mentir comme les femmes (Jean Yanne).
NOM ?
Non, fidèle à la pensée liturgique et pastorale de Benoît XVI.
On pourrait aussi aligner nos relations et amitiés sacerdotales. De la cravate à la soutane toutes tendances (et froc religieux). Ces dernières sont vraiment contaminées et libérales de me souffrir depuis tant d'années...
Mais on sent un monde qui manque d'air chez de rares tradis (mais qui l'ouvrent), un sectarisme obsidional et un manque total de générosité, de lectures, d'ouvertures.
J'en connais de joyeux, de soucieux, de généreux... Notamment du côté des parents de prêtres traditionnalistes avec qui je parle (et qui souvent s'inquiètent pour leur enfant, à juste titre).
Vous connaissez, Fenestri, la scène de la fin du film "Le viager" ?
Regardez les deux premières minutes-ci (et à la fin du film, l'avocat Jean Carmet meurt, car c'est la première fois que sa plaidoirie porte).
Je vous garantis un large sourire et même un gros rire !
Le viager
Je ne sais pourquoi vous parlez de Versailles, mais je connais bien. La paroisse St-Symphorien et un peu plus loin la maison de Madame Elisabeth si mal tenue avec son parc, des prêtres natifs de Versailles, autrefois le premier président du château (mon compatriote), suis allé à plusieurs ordinations à St-Louis, le directeur actuel de la BM spécialiste de Napoléon (vu encore au restaurant en juin dernier)... Ils ne m'ont jamais dit qu'un génie du barreau faisait la fierté de la ville.