1. Je n'ai pas parlé de l'Abbé Schaeffer, mais de l'Abbé Mouraux et du Père Vinson.
L'un et l'autre étaient notoirement "sédévacantistes". Le premier a testé en faveur de la FSSPX donc c'était un "bon prêtre" du point de vue de la FSSPX. Le second était un "bon prêtre" du moment que l'on pouvait supputer que son œuvre tomberait dans l'escarcelle souhaitée. A partir du moment où on a pu comprendre le contraire, il est devenu un "mauvais prêtre" sous la plume de certain prieur lyonnais (mais pas seulement)...
Je n'ai nulle part affirmé que la FSSPX forçait la main des prêtres amis - ou des prêtres membres de ladite FSSPX - lorsque vient pour eux l'heure de tester. Je vous prie d'en prendre bonne note.
2. Pour ce qui est de l'Abbé Schaeffer, vous tombez très mal parce que je l'ai très bien connu (ce qui est le cas d'autres personnes sur ce forum) et que de surcroît je me suis très souvent entretenu de la question avec lui, encore un mois avant son décès (ce qui n'est sans doute pas le cas de tout le monde sur ce forum).
Or l'Abbé Schaeffer tenait pour la thèse de Cassiciacum du Père Guérard des Lauriers. C'est de notoriété publique, et l'Abbé de Tanoüarn l'a récemment rappelé :
Disons-le tout net, l'abbé Schaeffer cultiva la thèse sédévacantiste, telle que l'exposa Mgr Guérard des Lauriers, dominicain.
Voir ici.D'ailleurs, l'Abbé de Cacqueray a publiquement exprimé cette réalité (pour certains dérangeante) dans son homélie lors des obsèques à Bellaigue. Certes, sans faire intervenir certaines nuances (ce que lui reproche notamment son cousin l'Abbé de Tanoüarn). Pour définir la position de l'Abbé Schaeffer (et justifier sa collaboration durant vingt années avec la FSSPX) l'Abbé de Cacqueray a cité dans son homélie un ancien courrier de Mgr Tissier de Mallerais - qui date de l'époque où l'Abbé Schaeffer commença à collaborer avec la FSSPX - qualifiant comme suit la position de ce dernier :
"Un sédévacantisme modéré et non affiché"
Je l'ai entendu de mes oreilles, à Bellaigue, le 13 août 2013, et je ne suis pas le seul.
Et je sais tout ce que l'Abbé Schaeffer m'a dit, et je sais toute la documentation qu'il m'a transmise. Je sais également que c'est l'Abbé Schaeffer - et personne d'autre - qui m'a convaincu, après de longues discussions, d'adhérer à la thèse de Cassiciacum (c'était en 1998).
J'ai vu également l'Abbé Schaeffer célébrer la messe dans une chapelle "sédévacantiste" en octobre 2008. Et ce, devant une assistance attachée à ce que la messe soit célébrée "non una cum". John Daly était d'ailleurs présent. Il peut en témoigner. Le même mois, j'ai accompagné l'Abbé Schaeffer (à sa demande) lors d'un colloque consacré au Père Guérard des Lauriers, et organisé à Paris par l'Abbé Ricossa. Au moins deux autres intervenants sur ce forum s'y trouvaient et peuvent en témoigner.
Et que l'on ne vienne pas nous rétorquer que l'Abbé Schaeffer récitait l'oraison pour le pape au salut du Saint-Sacrement. Qui a lu le premier Cahier de Cassiciacum (pp. 34-35) sait que le Père Guérard des Lauriers avait admis que l'on puisse réciter l'oraison en vue de la conversion du "pape materialiter" : non pas pour que Dieu le conserve, mais pour que Dieu le convertisse.
Ensuite, j'ai eu plusieurs fois l'honneur de servir le salut à l'Abbé Schaeffer, et je peux témoigner que l'on ne chantait pas l'antienne et que l'on ne récitait pas l'oraison en question, dès lors que l'Abbé était maître chez lui. Le 15 août 2012 (j'y étais) les dominicaines de Couloutre ont entonné le chant en question. L'Abbé Schaeffer a dit l'oraison, mais je peux témoigner qu'il a prononcé l'oraison en question à la façon du Père Guérard des Lauriers (en changeant quelques mots - Benoît XVI n'était plus "
notre pontife", mais
un pontife). Et je sais cela non pas seulement parce que je m'en suis rendu compte dans l'instant, mais parce que l'Abbé Schaeffer a tenu à m'expliquer ce qu'il venait de faire à l'issue même de la cérémonie, et en présence d'un de mes amis.
Evidemment, l'Abbé Schaeffer était par ailleurs "tradi-oecuménique" et m'est avis (contre pas mal de "sédévacantistes") qu'il avait bien raison.
Bien sûr vous pourrez toujours récuser mon témoignage, mais considérez au moins ceux des Abbés de Tanoärn et de Cacqueray.