Réponses insuffisantes par Meneau 2012-07-26 17:19:59 |
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1) Encore une fois, au plan civil, cela ne fait strictement AUCUNE différence. Si une loi civile, un tribunal civil, ou une jurisprudence civile doit reconnaître le droit à ne pas être empêché d'agir d'une certaine matnière, elle reconnaît et protège le droit d'agir de cette manière. En garantissant l'un, elle garantit l'autre et vis versa. En punissant ceux qui agissent à l'encontre de ce droit, elle agit pour le droit négatif aussi bien que pour le positif. Le droit civil n'est pas du côté des principes (moraux) mais bien du côté des situations concrètes, et comme vous le dites si bien, "cela ne change rien dans une situation concrète"
2) Si tel était le cas, pourquoi l'Eglise a-t-elle toujours admis qu'on "agisse à l'encontre de la conscience" des hérétiques ?
3) Cette distinction entre conscience droite, non coupablement ou coupablement erronée est explicitement gommée dans DH (ce droit "persiste en ceux-là mêmes qui ne satisfont pas à l’obligation de chercher la vérité et d’y adhérer"). Et lorsqu'on parle de droit civil et de for externe public, on se situe forcément au niveau de la dignité opérative ou terminale (le droit civil ne jugeant pas les consciences mais les actes).
Non, suivre sa conscience coupablement erronée n'est pas toujours un bien. Notamment si l'ignorance volontaire et de mauvaise foi porte justement sur la moralité de l'acte en train d'être posé.
Et c'est bien pour cela qu'il est permis, après avoir rappelé ses devoirs à quelqu'un, de le contraindre à les remplir, et ainsi agir contre sa conscience (coupablement erronée).
Ce que vous dites n'est vrai que de la conscience incoupablement erronée : la suivre est un devoir, même si l'acte est objectivement mauvais.
4) Alors c'est insuffisant. Car la "paix publique" ne suffit pas à déterminer ce qu'est un ordre moral objectivement bon. C'était la thèse de Montalembert, condamnée par l'Eglise :
"Est-il besoin d'ajouter que la liberté religieuse, telle que je l'invoque, ne saurait être illimitée, pas plus qu'aucune autorité ? La liberté des cultes, comme toutes les autres, doit être contenue par la raison éternelle et la religion naturelle. L'Etat, incompétent, en thèse générale, à juger entre les cultes et les opinions religieuses, demeure juge et compétent (quoique non infaillible) de ce qui importe à la paix publique, aux moeurs publiques. Contre tout ce qui attente à la société civile, il a le droit de la légitime défense."
Discours du 21 août 1863.
La meilleure condition de la société est celle où l'on ne reconnaît au gouvernement ni le droit, ni le devoir de réprimer les violateurs de la religion catholique par la sanction des peines, si ce n'est dans la mesure où la tranquillité publique le demande
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