je suis plus réservé quant à la réponse.
Vous pointez une question essentielle : celle de l'interprétation et cela ne vaut pas que pour Vatican II cher M. Parfu ... - ex. le débat sur la grâce a explosé dans l'Église après Trente et pendant longtemps (querelle janséniste et encore déclaration de 1999) - même si, avec son goût pour l'excès, notre ami Ion mélange en effet tous les plans et il ne saurait être question, je pense, à Rome de mettre à l'encan du libre arbitre tous les articles du Credo ou d'une profession de foi catholique sous prétexte d'irénisme : ce serait l'indifférentisme tant dénoncé et pas que par Menzingen ou le pape Benoît XVI en adepte du protestantisme libéral ? Pas très crédible chacun en conviendra.
Le motu proprio Ad tuendam fidem de 1998 ne va sûrement pas dans ce sens et le Magistère romain post-conciliaire non plus dans son ensemble, même au contraire. Rappelez-vous déjà Paul VI dans son encyclique de 1965 sur la transsubstantiation.
La pensée de J. Ratzinger puis de Benoît XVI s'accorde mal avec une transformation de l'Église en une sorte de "Désunion" anglicane version "catholique".
Soulignons, une fois encore, la dissymétrie entre les catho-anglicans qui relèvent d'Anglicanorum coetibus (2009) et la FSSPX : pour les premiers, le "préambule doctrinal" est acquis, en théorie du moins ; la difficulté est purement canonique, disciplinaire et souvent tient avant aux personnes et à des points matériels (qui contrôle quel bâtiment etc.).
Dans son interview, Mgr Fellay pose d'ailleurs bien la question d'où passe la frontière entre le dogmatique pérenne, partie irréformable du dépôt révélé, et le pastoral comme le champ de la discussion théologique libre.
C'est un vrai débat : jusqu'où la divergence est-elle acceptable au sein de la pleine communion romaine ? J'ai déjà maintes fois noté que les expressions dissonnantes - pour ne pas dire plus - qui vont parfois jusqu'à la dogmatique sont régulièrement entendues sortant de bouches épiscopales, de celles de supérieurs religieux, de prêtres et de laïcs bien sûr. Prenons le cas récent de plus de 300 prêtres autrichiens avec à leur tête un ancien Vicaire général du cardinal-archevêque de Vienne, excusez du peu.
La FSSPX est, sur ce plan, un tout petit exemple d'un très vaste problème dont l'ampleur n'a fait que croître depuis plus de 40 ans.
Concernant le terme "prélature personnelle internationale", il n'y a qu'un cas, taillé sur mesure pour l'Opus Dei. Rien n'empêche Rome d'en concevoir, sous ce nom, une nouvelle forme qui serait plutôt assimilée à l'administration apostolique personnelle type Campos étendue.
On voit difficilement, le cas de l'I.B.P en est une illustration parmi d'autres, comment la FSSPX aurait une latitude suffisante dans le régime Opus Dei actuel très dépendant des diocèses.
Je crois qu'on a voulu réhausser, cela se conçoit, l'appellation mais sans se lier quant au contenu effectif qui sera, peut-être, mis dessous l'étiquette.
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