Il faudrait ne pas vous fabriquer des critiques sans fondement.
J'espère aussi que vous êtes un parfait contempteur des obscurs, dans l'Eglise, qui ont condamné injustement Galilée et quelques autres...
Mais lire Fontenelle, en certaines chapelles, vaut l'anathème et l'esprit critique est le début du luthéranisme...
Si le suaire de Turin avait brûlé, vous seriez coincé avec votre approche scientiste de la chose.
Vos reliques de la Vraie Croix ou les saintes Epines, vous les expertisez aussi ? Et le saint chrême, il arrive par la colombe ?
Si on me dit que ce reliquaire contient telle relique, je le prends comme tel et puis basta. Mais ensuite, de là à imaginer que chaque authentique est authentique... Le sceau d'un évêque du XIXe s. ne m'a jamais bien impressionné.
La fameuse chasuble du sacre utilisée à Chartres, ah ah ah.
Prouvez qu'elle n'a pas été utilisée au sacre du roi protestant converti pour les circonstances et oint dans des conditions fort tangentes ! (j'essaie de me mettre dans la peau d'un apologète)
Et formellement au XVe s., il exista plusieurs saints prépuces.
Le Précieux Sang ici et là, les hosties sanglantes, vous voulez définir le groupe sanguin ? Et pour en déduire ?
André Vauchez, le culte du précieux sang
"À travers tous ces furta sacra s’exprime l’intérêt croissant éprouvé par les Latins pour toutes les traces concrètes de la présence du Christ et de ses compagnons : en 1095, lors du siège d’Antioche, les croisés découvrent miraculeusement la Sainte Lance qui avait percé le côté du Sauveur sur le Golgotha ; un peu partout en Occident – à la cathédrale de Chartres puis à celle de Prato, en Toscane –, apparaissent des ceintures de la Vierge qui font l’objet d’une intense dévotion de la part des fidèles ; au XIIe siècle, on commence à vénérer à Cadouin, en Dordogne, le Saint-Suaire du Christ (en fait, un faux des années 1100, peint sur un tissu égyptien où étaient tissées des formules de bénédiction en arabe adressées par Mahomet…) qui aurait été ramené en France par l’évêque Adhémar du Puy, tandis que le culte du Volto Santo attirait à Lucques des foules venues y contempler la face tragique du Crucifié. C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’apparition de la dévotion au Saint-Sang ou Précieux Sang du Sauveur, à Fécamp, vers 990, puis à Mantoue (Italie du Nord), dans une manifestation spectaculaire en 1049, puis par le Saint-Sang de Bruges au XIIe siècle."
Quand on reste dans la monographie et l'obsession matérielle d'un objet, on radote. Quand on réfléchit à l'échelle des siècles et de la chrétienté, on relativise et on croise bien des objets, on périodise, on trie.
J'ai encore visité la maison familiale de Jeanne à Domremi cet été, tout en précisant bien aux miens que rien ne le prouvait formellement et que cette maison n'était pas plus du XVe s. que les écus du linteau ou que le buste Restauration dans le jardin. Mais Jeanne était bien de ce village... Dire qu'un chanoine érudit du début du XXe s., curé d'Arc-en-Barrois, a pondu un livre pour prouver (!) que la famille venait de son bourg... Et des crédules l'ont gobé, avec l'esprit critique qui caractérise souvent ceux qui n'ont pas accès aux archives et qui ne lisent pas le latin.
Vous allez dans l'église paroissiale d'à côté pour la forme, mais un panneau explique que le choeur était à l'époque de l'autre côté...
A Orléans, la fameuse maison johannique est une invention pour touristes. Dans le film de Besson, Jeanne se recueille devant un autel moderne, court dans le colza et elle assiège Orléans ! S'il le dit, c'est donc que c'est vrai...
Mais je vais toujours à Domremi et dans les environs (les initiés comprendront...) avec un vif plaisir, surtout quand est guidé par des personnes de qualité et qui connaissent le dossier... Il est vrai que j'y retrouve aussi des souvenirs d'enfance et personnels, liés à des amis aujourd'hui morts. C'est tout un.
Et un Français catholique doit connaître la basilique, aujourd'hui vide. J'y ai assisté à des ordinations des Becket et de l'ICRSP. Combien ici ? Comme j'y ai connu les Becket, les Travailleuses missionnaires avant leur mise en justice et des choses gênantes et le dernier brave curé mort il y a dix ans environ.
Les tenants de l'historicité du suaire de Turin sont-ils jamais allés à Turin ? Et vous ? Et seulement deux fois ?