1- La génuflexion supprimée : la majorité des rites actuellement reconnus par l'Église ne comportent aucune génuflexion.
2 et 3- Les paroles de la consécration et Mysterium Fidei : même remarque que précédemment, la majorité des rites reconnus et en vigueur aujourd'hui s'écartent du VOM sur ces deux points.
Voici par exemple comment se déroule la consécration dans un rite toujours en vigueur aujourd'hui, le plus ancien ordo missae de la chrétienté, la "Liturgie de St Jacques, frère du Seigneur", qui provient de la liturgie célébrées par les premiers chrétiens de Jérusalem :
Le prêtre, prenant le pain, le bénit et dit à voix basse :
il prit du pain dans ses mains saintes, immaculées, sans tache et immortelles, regardant le ciel et te l'ayant offert, toi son Dieu et Père, il rendit grâce, et le bénit. Il le rompit et le donna à ses saints disciples et apôtres en disant :
Il remet le pain et dit à voix haute :
PRÊTRE : Prenez et mangez. Ceci est mon Corps, qui est rompu pour vous, en rémission des péchés.
CHŒUR : Amen.
PRÊTRE : De même, après le repas, il prit la coupe de vin coupé d'eau et regardant le ciel, il te la montra, toi son Dieu et son Père, et il te rendit grâce, la bénit, la sanctifia et la donna à ses saints disciples et apôtres en disant :
Il dépose la coupe et dit à voix haute :
PRÊTRE : Buvez-en tous. Ceci est mon Sang, le Sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour vous et pour la multitude, en rémission des péchés.
CHŒUR : Amen.
Ici, ce qui caractérise les paroles de la consécration, ce n'est pas la typographie, c'est le fait de les chanter à voix haute quand le reste de la prière eucharistique est récitée à voix basse. Comme vous pouvez le constater, il est accordé à "Prenez et mangez" la même importance qu'à "Ceci est mon corps". Vous noterez aussi l'ajout de "rompu pour vous", équivalent du "livré pour vous" du NOM, absent dans le VOM.
Pour terminer, même si jl dAndré n'aborde pas le sujet, il est fréquent de lire dans la littérature traditionaliste une condamnation de l'anaphore, cette acclamation qui suit la consécration et qui nous distrairait de la présence réelle du Seigneur par l'évocation de sa résurrection et l'invocation de son retour à venir. Eh bien nous retrouvons tout cela dans la Liturgie du frère du Seigneur. Je retranscris, sans aucune interruption, ce qui suit immédiatement les paroles de la consécration citées plus haut :
PRÊTRE : Faites ceci en mémoire de moi. Aussi souvent que vous mangerez de ce pain et boirez de cette coupe, vous proclamerez la mort du Fils de l’Homme et confesserez sa résurrection, jusqu'à son retour.
DIACRE : Nous croyons et nous confessons.
CHŒUR : Nous proclamons ta mort, Seigneur, et nous confessons ta résurrection !
Une nouvelle fois la démonstration est faite que le NOM s'inspire en très grande partie de liturgies orientales dont on ne peut pas contester l'orthodoxie. On peut regretter ce tropisme oriental mais pas le traiter d'hérétique, de favorisant l'hérésie, ou de susceptible de mettre en danger la foi des fidèles.