Les citations que vous faites sont justes, mais ne suffisent pas à lever totalement l'ambiguïté !
Outre le fait que les deux premières citations que vous en faites ont été expurgées de la traduction française officielle du NOM (traduction approuvée par la même autorité romaine qui a approuvé le NOM), toutes ces mentions du sacrifice ne précisent pas explicitement de quel sacrifice il s'agit.
S'agit-il de l'unique sacrifice réalisé une fois pour toutes sur la croix et dont on se contente de faire mémoire à la messe comme le prétendent les protestants ou du renouvellement réel (quoique non sanglant) de ce même sacrifice lors de chaque messe comme l'affirment les catholiques ?
Voici en revanche trois ambiguïtés majeures et qui sont, elles, au cœur de la messe, à la consécration :
1- Le prêtre vient de prononcer les paroles de la consécration, il n'a plus dans les mains un morceau de pain, mais le corps du Christ. Il tombe aussitôt à genoux pour l'adorer. Puis il présente l'hostie aux fidèles (élévation) et fait une seconde génuflexion. Le NOM a supprimé la première génuflexion. Pourquoi alors que c'est justement la plus importante ? Les protestants ne croient pas en la présence réelle corporelle de Notre Seigneur dans la sainte eucharistie. Ils croient en une présence seulement spirituelle due à l'assentiment des fidèles selon la parole de Notre Seigneur "là où plusieurs sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux". Dès lors pour eux, le moment essentiel n'est plus la consécration (qu'ils appellent "récit de l'institution"), mais l'élévation. Dès lors, le maintien de la seule seconde génuflexion après l'élévation satisfait aussi bien les protestants que les catholiques, elle est parfaitement ambiguë, alors que la première génuflexion qui a justement été supprimée ne peut se comprendre que dans le sens catholique.
2- Changement des paroles de la consécration : dans le VOM c'est "car ceci est mon corps" dans le NOM, c'est "prenez et mangez-en tous, car ceci est mon corps livré pour vous". Cela peut paraître anodin, on se dit "qui peut le plus peut le moins" et c'est toujours valide, certes. Mais il y a le changement de ton. Au moment de la consécration, le prêtre quitte le ton narratif pour prendre le ton intimatif afin de bien manifester qu'il ne raconte plus une histoire mais réalise effectivement, au nom du Christ, ce que ses paroles signifient. Or dans le NOM, comme les paroles de la consécration correspondent exactement avec les paroles du Christ, le changement de ton peut aussi être interprété comme une marque de respect envers les paroles de Notre Seigneur, ce qui ne choquera en rien les protestants. Et cette ambiguïté est même renforcée par la rubrique prescrivant ce changement de ton qui ne parle pas des paroles de la consécration, mais des paroles de Notre Seigneur (certes, cela revient au même, mais voyez sur quelle interprétation est mis l'accent). Dans le VOM, aucune ambiguïté possible puisque le début des paroles du Christ "Prenez et mangez-en tous" est dit sur le ton narratif. Et dans la traduction française officielle du NOM, c'est encore pire : la rubrique prescrivant le changement de ton a été censurée par le traducteur et on peut se croire autorisé à tout dire sur le ton narratif.
3- L'incise "Misterium fidei" qui dans le VOM se trouve au milieu de la consécration du vin se trouve dans le NOM repoussée après l'élévation, permettant ainsi aux protestant de croire que ce mystère de la foi est celui de la présence spirituelle du Christ après l'élévation. Ambiguïté qui n'existait évidemment pas quand cette incise était au milieu de la consécration.
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