Et justement, pour ce qui est de la solution finale, la thèse structuraliste me paraît bien plus correspondre aux faits historiques constatés. Une preuve en est avec le projet (éphémère, certes, mais tout de même) de déporter tous les juifs d'Europe à Madagascar. Entre cette "solution" et le génocide qui eut lieu après, il y a quand même un énorme écart.
On a un peu le même schéma (toutes proportions gardée bien entendu) avec la réforme liturgique. Au début des années 1960, à peu près tout le monde s'accorde pour affirmer que la situation de la liturgie n'est en aucun cas satisfaisante et qu'il faut la réformer.
Le problème est la définition que l'on donne au terme "réforme".
- Dans le sens catholique, partagé par Mgr Lefebvre, tous les papes (malgré de grosses maladresses), et qui s'exprime dans Sacrosanctum Concilium, la réforme est une restauration des richesses de la liturgie, tout en mettant ces richesses à la portée du peuple pour qu'il s'en nourrisse (donc avec l'introduction très limitée d'une dose de pastoralisme). Le véritable esprit du Concile, c'est ça et rien d'autre.
- Et puis il y a le sens progressiste: la réforme est en réalité une rupture complète avec la Tradition et une course en avant vers toujours plus de désacralisation, qui consiste à tout réinventer à partir des morceaux disloqués de l'ancienne liturgie.
La déclaration conciliaire sur la liturgie (sortie en 1964) ainsi que le missel qui lui correspond (missel de 1965) sont fidèles (sauf sur la question du "face au peuple") à la première définition, le missel de 1969 est un compromis entre la première et la deuxième définition (d'où ces faiblesses évidentes); mais ce qui a été mis en oeuvre sur le terrain est clairement et exclusivement la deuxième définition.
C'est ce qui explique l'écart abyssal entre Vatican II qui demande à ce que le grégorien ait la première place dans le culte et la pastorale ultra-progressiste diocésaine qui a radicalement supprimé le grégorien. Entre les deux, il y a une folle logique d'emballement, essentiellement due au contexte de l'époque (mai 68) qui a fortement déteint sur l'Eglise mais aussi du fait de l'inculture liturgique généralisée du clergé et des fidèles, ce qui les a rendus perméables à toutes les idéologies du moment, même les plus radicales.
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