Sur le premier point, qui ne me pose encore une fois aucun problème sur sa pertinence, je maintiens que ce n'est pas partie intégrante du dépôt de la Foi. Pas plus qu'une implicite vérité mathématique, comme je le disais ici
Le rapport entre vérité de foi et vérité philosophique est indiqué dans Aeterni Patris:
Et tout d'abord, la philosophie, entendue dans le vrai sens où l'ont prise les sages, a la vertu de frayer et d'aplanir en quelque sorte le chemin qui mène à la foi véritable, en disposant convenablement l'esprit de ses disciples à accepter la révélation : c'est pourquoi les anciens l'appelèrent sagement, tantôt une institution préparatoire à la foi chrétienne, tantôt le prélude et l'auxiliaire du christianisme, tantôt le préparateur à la doctrine de l'Evangile.
Ceci convient parfaitement à la définition -Aristotélicienne par son origine et profondément vraie par sa nature - de l'âme humaine: ceci n'en fait pas une vérité de Foi.
Pour l'animation "simultanée", ce serait effectivement un non-sens métaphysique complet. Ce qui me parait envisageable pour la création de l'homme, je l'ai exprimé
Ici.
Venons-en maintenant à l'interprétation plus mot à mot de la création, que vous venez défendre, au nom du dépôt de la Foi (ce que je conteste), mais ceci n'empêche pas de considérer l'argument.
Venez-vous donc nous expliquer que le corps de la femme est réellement, sans aucun symbolisme, une côte d'Adam, et que Dieu l'ayant séparé lui a insufflé une âme? Qu'il s'agit d'une vérité de Foi?
Mais vous tombez alors dans une contradiction:
En effet, vous et moi en accord avec toute la tradition Catholique et - vous me l'avez appris, merci- en particulier le Concile de Vienne sur la définition de l'âme comme forme substantielle de l'homme. De ce fait, il y a nécessairement apparition simultanée par un même acte Divin de l'âme spirituelle et du corps associé: Ce que vous dit Saint Pie X dans la XV ème thèse thomiste évoquée plus haut. Dès lors, aucune explication uniquement spirituelle de l'animation n'est métaphysiquement possible: que ce soit mot à mot en "soufflant" dans les narines d'une statue, ou en animant une côte d'Adam. Alors ????
A partir du moment ou cette "côte" serait donc "transformée" dans le corps de la première femme: qu'est-ce qui vient d'Adam là-dedans: des atomes ? des molécules, des chromosomes? Que nous exprime selon-vous cette "vérité de Foi"? Nous sommes dans l'obscurité la plus complète: et il ne s'agit pas là de ne pas comprendre ce que l'on croit, mais de ne même pas le savoir...
Cependant, en raison de l'hylemorphisme, il y a donc nécessairement une transformation matérielle associée, effectuée soit directement sous l'action divine, soit par une cause seconde. C'est d'ailleurs le cas pour chaque "éduction" d'une âme à chaque foi que Dieu daigne en créer une.
Dans ce domaine, les pistes des sciences modernes: biologie, génétique, paléontologie nous donnent des indices, qui serait fort peu traditionnel de ne pas considérer, comme le dit encore Aeterni Patris.
Comme les scolastiques, suivant en cela les sentiments des saints Pères, enseignent à chaque pas, dans l'anthropologie, que l'intelligence ne peut s'élever que par les choses sensibles à la connaissance des êtres incorporels et immatériels, ils ont compris d'eux-mêmes l'utilité pour le philosophe de sonder attentivement les secrets de la nature, et d'employer un long temps à l'étude assidue des choses physiques.
Ceci bien sur avec toute la prudence nécessaire que nous demande Pie XII dans "Humani Generis"
Votre dévoué
Philippilus