Regardez ce que vivent deux fiancés, deux amoureux, qui observent l'abstinence sexuelle avant leur mariage. Il est habituel que ceux-ci éprouvent alors l'un pour l'autre une attirance croissante, qui devient parfois une véritable fébrilité. Et ce désir n'est pas tout-à-fait le même qu'une simple excitation du désir sexuel déconnecté de tout projet amoureux. Ils manifestent une forme d'incomplétude qui ne sera satisfaite que par l'union charnelle, qui réalise en quelque sorte le couple.
Nous sommes pour ainsi dire biologiquement programmés pour aller jusque là. Et la conséquence naturelle en est la conception d'enfants pour perpétuer l'espèce. C'est une fonction naturelle sans laquelle la sexualité n'existerait pas, nous serons tous d'accord là-dessus. Du désir partagé des époux l'un pour l'autre sont, dans le scénario ordinaire, appelés à naître un certain nombre d'enfants. C'est la nature.
Oui mais souvenons-nous que cette économie humaine de la reproduction s'est mise en place ainsi dans un monde où la survie du groupe humain était une lutte permanente :
- Environ la moitié des enfants mouraient avant de devenir adulte, ce qui fait qu'il fallait beaucoup de naissances pour avoir une postérité,
- Chaque accouchement était dangereux pour la femme qui en mourait fréquemment, ce qui fait qu'elle ne vivait pas forcément jusqu'à la ménopause, ce qui réduit le nombre de grossesses,
- L'homme avait lui aussi plus de chances de mourir avant la vieillesse, avec les mêmes conséquences.
C'est pour cela nous sommes biologiquement prêts à donner la vie à 12-13-14 ans pour les filles et 14-15-16 ans pour les garçons, ce qui est tôt vous en conviendrez. Et c'est pour ça que la fécondité est telle qu'une femme normalement féconde peut techniquement avoir entre quinze et vingt enfants, voire plus, sur la période allant de la puberté à la ménopause.
A partir du moment où l'homme a pu agir sur sa mortalité, il était tout-à-fait logique et sain qu'il prenne également en main sa natalité. Et il l'a fait, grosso modo, par le recul de l'âge du mariage et par la régulation des naissances. C'est un élément parfaitement logique de la maternité.
Mais la très puissante fonction unitive de la sexualité n'a pas disparu pour autant. Et, si le couple a adapté sa fécondité au contexte dans lequel il évolue, la sexualité n'en est pas moins au coeur de la vie intime du couple. Ce n'est pas devenu un jeu pour autant.
Ensuite, sur l'argument du "don total de soi", laissez-moi rire. Si le fait d'agir de quelque façon que ce soit pour éviter qu'un acte sexuel soit fécondant fait qu'il n'y a plus de don de soi dans celui-ci, où est alors le don de soi dans le fait de s'abstenir sciemment d'un rapport sexuel parce qu'il serait potentiellement fécondant et de prévoir d'en avoir un quatre jours plus tard parce qu'il ne le sera normalement plus ? C'est du pur pharisaïsme ! Si dans ce cas, l'ouverture à la vie n'est pas "combattue" à vos yeux, admettez qu'elle est au minimum contournée.
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