L'acte conjugal normal et complet se termine par l'évacuation de la semence (exit l'étreinte réservée) dans le vagin (et pas ailleurs, exit la sodomie, le retrait, l'onanisme, etc) de la femme (exit les rapports homo), accompagnée du plaisir afférent. Les époux ne peuvent pas rechercher ce plaisir indépendamment de cet acte complet tel qu'il est prévu par la nature. Qu'il y ait ensuite un ovule à féconder ou pas, cela dépend de la période, j'y reviens. C'est ce dépôt de la semence au bon endroit qui est intrinsèquement ("naturellement") prévu et ordonné à la procréation.
Dans le cas du rapport avec préservatif ou du retrait, l'acte conjugal n'est pas complet. Il ne se termine pas de la façon prévue par la nature, dans le but d'éviter la grossesse. Il n'est donc intrinsèquement pas moral.
Une fois l'acte conjugal normal accompli complètement, la fécondité dépend du cycle agénésique. Ce cycle est normalement lui aussi prévu par la nature, et ordonné à la génération, mais dans le cas du contraceptif oral, il est volontairement perturbé dans le seul but d'éviter la grossesse. Ce ne peut donc pas être moral non plus.
Enfin, si cet acte a été jusqu'à la fécondation, l'oeuvre normal de la nature est la grossesse jusqu'à la naissance. Ici aussi on ne peut empêcher la nature de faire son oeuvre, par exemple en utilisant une pillule abortive ou un mécanisme anti-nidatoire.
Voilà pour l'aspect naturel / pas naturel. Il détermine la moralité objective - disons physiologique - de l'acte. Mais cela ne s'arrête pas là.
Pour des époux, il est légitime de pratiquer cet acte normal et complet sans entrave artificielle à la procréation, tout comme il peut être légitime de s'en abstenir d'un commun accord (l'abstinence peut même être vertueuse). L'acte normal et complet dans ces conditions, ou au contraire l'abstinence, sont en soi moralement indifférents, et ce qui en fait la moralité est alors à considérer du point de vue de la fin. C'est ici qu'intervient la notion de "motif grave", car la fin première du mariage n'est pas de faire autant d'enfants qu'on peut en faire physiologiquement mais de faire et d'éduquer autant d'enfant que Dieu veut. Et la volonté de Dieu peut se manifester aussi dans ces motifs graves.
Ainsi un couple qui pratiquerait systématiquement une méthode Billings, Ogino, etc, sans motif grave s'opposerait à la fin première du mariage, ce qui rendrait l'acte sexuel, au départ moralement indifférent, en acte moralement répréhensible.
Mais il faut bien comprendre que si la moralité d'un acte moralement indifférent est déterminée par la fin, il n'en est pas de même d'un acte au départ objectivement mauvais, qu'une fin bonne ne peut pas rendre bon.
Cordialement
Meneau
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