Si vous ne croyez pas l'Eglise, peut-être pourrez-vous prendre en compte certaines données scientifiques.
Comme celle-ci qui vient de tomber:
Au Royaume-Uni, 75 % des femmes estiment que les effets secondaires de leur contraception ne leur ont pas été expliqués complètement par leur médecin, ni lors de la première prescription, ni lors des rendez-vous suivants, selon une nouvelle étude publiée par le Femedic sur la santé et l’éducation des femmes. « Que choisissent les femmes et pourquoi ? Ont-elles reçu des informations, un soutien et des soins adéquats ? » L’enquête a été réalisée entre octobre 2017 et janvier 2018, sur Internet et via les réseaux sociaux. Elle a rassemblé plus de 1000 réponses.
Cette enquête met notamment en lumière que :
75 % des femmes estiment que les effets secondaires de leur contraception ne leur ont pas été expliqués « en profondeur », 45 % jugent que ces effets secondaires ont été « à peine » présentés et « brièvement », et 6 % pas expliqués « du tout »,
47 % affirment avoir eu de « graves problèmes » à cause de leur contraception et 16 % se plaignent de ne pas avoir reçu les soins adéquats.
Parmi les effets secondaires dont ces femmes font état figurent les saignements constants, avec anémie, les caillots sanguins, les pensées suicidaires, les migraines, les opérations chirurgicales en lien avec la contraception, la prise de poids, les changements d’humeur, les problèmes psychologiques graves... « Cela m'a rendu paranoïaque et émotionnellement instable. Je ne savais pas que c'était la pilule à ce moment-là jusqu'à ce que j'utilise à nouveau la même marque après avoir eu mes enfants et que les mêmes symptômes réapparaissent presque immédiatement », témoigne l’une d’entre elles.
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Ou ceci, par exemple:
En décembre 2012, Marion Larat, handicapée à 65 % à la suite d’un accident vasculaire cérébral, déposait plainte contre Bayer, le fabricant de sa pilule Méliane. L’affaire a révélé que les pilules de 3e génération pouvaient présenter des risques pour la santé. Marion Larat expliquait notamment que « ces pilules occasionnent 10 accidents thrombo-emboliques veineux pour 10.000 femmes, contre 4 pour les générations de pilules précédentes ». Quels sont les autres risques actuellement sous-estimés d’après le résultat de votre enquête ?
La pilule œstroprogestative [elle associe deux types d’hormones : œstrogènes — sous forme d’éthinylestradiol — et progestérone], qui est celle prise par 90 % des femmes en Europe, est classée par le Circ [Centre international de recherche sur le cancer] comme cancérogène avéré pour les seins, le foie, les voies biliaires et le col de l’utérus [le Circ souligne qu’elle protègerait en revanche du cancer des ovaires et de l’endomètre]. D’après la Société canadienne du cancer, il y aurait dans chaque tranche de 10.000 femmes prenant la pilule œstroprogestative 1 à 2 cas additionnels de cancer du sein.
Rappelons aussi qu’en comptabilisant uniquement les accidents thrombo-emboliques, sept Françaises subissent chaque jour un problème de santé important à cause de la pilule œstroprogestative (phlébite, embolie pulmonaire) soit 2.529 chaque année. Chaque mois, près de deux en meurent et certaines sont handicapées à vie. Tout cela chez des personnes qui, à la base, sont en parfaite santé.
Après, on observe également les effets bénins — perte de libido, prise de poids, dépression, par exemple. Pour compléter mon enquête, j’ai réalisé un sondage auprès de 3.616 femmes : 70 % disent qu’elles ont eu des effets indésirables sous pilule, dont 46 % une baisse de libido. Il n’y a pas encore consensus sur tous les effets, on manque d’études, mais il en existe déjà qui montrent clairement le lien entre pilule et libido, migraines et, même, maladies immunitaires. Avec certaines pilules, le clitoris est moins vascularisé, on a plus de mal à atteindre les orgasmes. Il faudrait que la recherche s’y intéresse plus.
Autre information utile à rappeler, c’est que la pilule, en agissant sur les hormones, est par définition un perturbateur endocrinien. Cela en fait-il un produit dangereux ?
Oui, la pilule a été créée pour être un perturbateur endocrinien. Cela fait marrer tous les toxicologues, qui savent cela depuis longtemps ! Après, comme vous, je me questionne. Les hormones de la pilule — notamment l’éthinylestradiol — sont mille fois plus puissantes que le bisphénol A, que l’on a interdit dans les contenants alimentaires. Pourquoi décider qu’un perturbateur endocrinien comme le bisphénol A doit être interdit pour tout un chacun et considérer que des molécules encore plus puissantes ne posent aucun problème sur le corps des femmes ?
N’y a-t-il pas un risque d’effet cocktail avec pilule ?
Bien sûr. Comme l’explique William Bourguet, chercheur au centre de biochimie structurale de l’université de Montpellier, manger une pomme avec un peu de pesticides dessus ne sera pas très grave pour un adulte… sauf si les pesticides sont associés à une autre molécule, par exemple la pilule. Comme tout perturbateur endocrinien, l’éthynilestradiol contenu dans la pilule peut s’allier avec 150.000 autres substances chimiques de synthèse pour former des supramolécules dont l’action est 50 à 100 fois plus puissante. C’est le cas avec certains pesticides organochlorés. C’est ce que l’on appelle l’effet cocktail et cela implique des risques que nous sommes pour l’heure incapables de mesurer.
Vous soulignez également les risques de la pilule pour l’environnement.
Depuis 40 ans, des scientifiques dénoncent l’impact des hormones de la pilule — rejetées via nos urines dans l’environnement — sur la faune. Plus récemment, au Canada, des chercheurs ont injecté quelques nanogrammes par litre d’éthinylestradiol dans un lac, et ont observé les poissons. En 3 années, l’éthynilestradiol a transformé tous les mâles en femelles. Il s’est stocké dans les graisses des femelles qui abritent les futurs mâles et l’espèce a été décimée. Ces effets de féminisation des mâles, de diminution de la fertilité et de perturbation du comportement sexuel des poissons s’observent également chez les mammifères.
En 2013, dans un rapport sur la présence d’éthinylestradiol dans l’environnement aquatique remis à l’Agence européenne pour l’environnement, deux spécialistes, Susan Jobling et Richard Owen, font un lien entre cette féminisation des poissons et l’augmentation des problèmes de fertilité masculine et de malformations congénitales des petits garçons. Des scientifiques nous alertent, mais ils ne sont pas entendus.
En France comme ailleurs, les études montrent que l’éthinylestradiol a contaminé toutes les eaux, y compris celles que l’on capte pour l’eau du robinet. En 2016, les techniques pour éliminer ces hormones en étaient encore au stade expérimental, et présentaient un rendement d’élimination des hormones de 30 à 70 %. Ce sont des choses alarmantes qui devraient susciter un débat public !