Cher N.M.,
Si ce passage d'Ineffabilis entend effectivement par "ab unitate Ecclesiæ defecisse" le fait de cesser simpliciter d'être membre de l'Église, nous ne sommes pas, précisément, devant un simple appui ou allusion. Nous nous trouvons devant une affirmation très positive, dans un contexte solennel.
C'est précisément parce qu'à l'avis de Billot ce texte semble aller bien au delà d'une légère modification relative de l'équilibre théologique qu'il est difficile d'admettre qu'il exprime une doctrine jusque-là probabilis mais pas probabilior pour ce qui est de l'aspect extrinsèque.
En effet je constate que l'abbé Gleize rend mal la citation de Palmieri, lequel dit, en réalité :
...vel locutus est obiter secundum quamdam sententiam theologorum, relicta alteri sua probabilitate, vel..."
C'est à dire : "Soit il a parlé en passant selon une certaine opinion des théologiens, tout en laissant à l'autre opinion sa probabilité, soit..."
Or, Billot juge, et je partage - pour ce qui vaut mon opinion - le même avis, que cette appréciation n'est guère conforme au texte et au contexte. Nous ne sommes pas à la page 74b d'une constitution sur le mobilier des oratoires semi-publiques, mais en plein dans la promulgation d'un dogme et notamment dans l'explication, brève et nette, des conséquences d'un refus d'icelui.
Évidemment ce propos ne fait pas partie du dogme, mais qu'un avis opposé à ce propos garde sa probabilité théologique me semble gros à avaler. Soit (a) Pie IX avait l'intention d'intervenir fortement dans la controverse jusque-là libre, de sorte à modifier radicalement l'équilibre, soit (b) son propos ne visait pas du tout, dans son intention, cette controverse. L'inadmissibilité de (a) entraîne (b).
Voici l'appréciation des données qui explique le "ergo" du cardinal Billot.
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