Les Allemands sont difficiles et têtus; il y a par conséquent divers indults pour l'Allemagne, notamment la Saxe, la Prusse, la Bavière et les pays de la Couronne habsbourgeois. Des indults de toute sorte.
La Curie a beaucoup peiné pour rendre obligatoire le serment antimoderniste au début du XXe siècle et aussi les lois de l'index et la censura praevia ont eu la vie dure chez nous. Vous savez, quand trois sur cinq curés environ possèdent (ou possédaient, jusqu'à la guerre en tout cas) le titre d'un dr. phil. ou dr. theol. l'humilité a tendance à en pâtir.
(On disait même avec dédain: "doctor Romanus asinus Germanus" et cela n'est certainement pas justifié).
Pour la liturgie, qui nous concerne ici, pareil.
Mais je n'ai jamais entendu parler d'une messe basse où le prêtre chante; cela me paraît impossible, serait-ce encore une messe basse? une messe semi-basse? une messe quasi-basse?
Ce que je sais:
Il y a un indult datant de la IIe guerre mondiale (je pourrais essayer de trouver la référence exacte, si cela vous intéresse) selon lequel le propre de la messe en grégorien (le cas échéant en polyphonie ou simplement recto tono) ne doit être chanté qu'aux messes pontificales, lévitiques et conventuelles, et pas dans les autres messes chantées. Cet indult, ce qui est extrêmement déplorable, permet donc le chant de cantiques en vernaculaire pendant la messe chantée (non pontificale, lévitique ou conventuelle).
Il y a un autre indult (idem pour la référence, je cite de mémoire) permettant l'utilisation de l'encens en dehors de la messe solennelle (pontificale ou lévitique), mais pas, que je sache, pendant une messe basse, seulement pendant une messe chantée sans assistance.
(Ceci est généralisé je crois avec le missel roncallien de 1962).
Un point positif: la destruction de la messe romaine à partir de 1969/70 a balayé presque tous ces abus (indultés ou pas), et la plupart des prêtres qui sont restés fidèles à la messe traditionnelle, surtout la jeune génération qui n'a pas connu de visu "le bon vieux temps", a tendance à suivre les règles sans trop de libertés. Ce qui est positif.
Vu le désastre mondial du point de vue liturgique (et la fin n'est pas en vue), je suis personnellement partisan d'adhérer le plus strictement possible aux us et coutumes romains sans revenir à des particularités locales. Je crois que la catholicité de l'Eglise, bien malmenée de nos jours, y gagnerait en force et en visibilité.
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