mais j'interviens quand-même parce que cette discussion de la lecture en vernaculaire me rappelle péniblement nos chers luthériens qui font du mythe de la "religion du livre" et du "kerygma" [ils raffolent de mots grecs] leur cheval de bataille.
C'est un principe parfaitement hétérodoxe que les modernistes et notamment les liturgistes d'entre eux ont repris avec avidité.
Les fidèles viennent à l'église pour être instruits, disent-ils, et par conséquent ils doivent saisir ce qui s'y dit.
Tout cela est faux quand on le comprend en exclusivité (comme ils le font).
D'abord on mélange les plans: l'instruction, la prédication, qui se fait en dehors de la liturgie ou en l'interrompant [en effet, le célébrant qui va prêcher enlève la chasuble et le manipule, ou seulement ce dernier, pour l'indiquer], d'une part, et la liturgie, le culte rendu à Dieu, de l'autre.
Il faut distinguer les deux.
La proclamation (vers le Nord, symbolisant le monde païen) de l'Evangile n'est pas un acte d'instruction pour les fidèles présents, mais un acte rituel, comme un exorcisme. Tout comme le chant (! on oublie que la messe basse n'est qu'une solution d'embarras!) des lectures et des Psaumes du graduel.
Le christianisme n'est pas une religion du livre, puisque nous le savons: fides ex auditu.
On pourrait (et on a pu, pendant de longs siècles) être parfaitement chrétien et faire son salut sans pouvoir lire, sans avoir lu une lettre de la Bible, sans savoir ce que contient la Bible, mais seulement en écoutant et en suivant la prédication de l'Eglise.
Cela suffit. La regula fidei proxima n'est pas une série d'écrits, si vénérables soient-ils, dont on devrait prendre connaissance, mais la prédication des pasteurs légitimes.
Et cette instruction se fait pendant la prêche, en interrompant la Messe, ou par occasion séparée, en dehors de la liturgie, comme autrefois souvent l'après-midi du dimanche.
Certes, le célébrant y pourra lire en vernaculaire ou (comme chez nous) seulement paraphraser le contenu des lectures pour donner ensuite son homélie, surtout les dimanches, comme le veut le Concile de Trente. Mais aussi passer outre et parler d'un autre point de doctrine, le cas échéant, non concerné par les lectures liturgiques. C'est parfaitement légitime.
La Messe, elle, est l'acte liturgique. Elle doit toujours contenir tous les textes liturgiques, chantés et/ou récités dans la langue liturgique qui est chez nous le latin.
L'Eglise grecque lit les textes bibliques dans l'original du NT et la Septante. Incompréhensible pour un Grec "normal". On ne traduit jamais en grec moderne. Ce n'est que ces dernières années que des traductions modernes du NT ont été autorisées timidement, mais pas dans la liturgie, comme il va de soi.
Pour éviter tout malentendu: il est clair que la liturgie en soi, suivant le principe lex orandi lex credendi, est aussi instructive pour les fidèles présents. Mais ce n'est pas son but principal.
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