Bonjour vistemboir2,
Une chose est certaine : il est certain que le pontificat actuel constitue une "réplique", dans l'acception de ce terme chère aux spécialistes des tremblements de terre, consécutive à celui de Paul VI.
Mais une autre chose est tout aussi certaine : le compromis wojtylien, cher à Jean-Paul II puis à Benoît XVI, a sévi deux fois plus ou, en tout cas, deux fois plus longtemps que Paul VI, en tant que premier pape à la fois néo-catholique ET post-conciliaire.
Or, le compromis wojtylien, ou plutôt le double compromis wojtylien, s'est traduit par le positionnement suivant :
- d'une part, ni anti-libéral ad extra en matière religieuse ou spirituelle, ni philo-libéral ad intra en matière de morale et de sacrements,
- d'autre part, ni officiellement partisan des conceptions et des conduites néo-modernistes, ni effectivement opposé aux acteurs et aux auteurs néo-modernistes, à assez peu d'exceptions près.
Ce compromis wojtylien, qui était de plus en plus fragile, à la fin du pontificat de Benoît XVI, a rendu possible le maintien, au sein du haut clergé, de toute une tendance, "martinienne", qui est ouvertement réfractaire au recentrage doctrinal wojtylien, depuis la fin des années 1989 et la Déclaration de Cologne, et surtout depuis le début des années 1990 et la publication du Catéchisme de l'Eglise catholique.
Peut-être Jean-Paul II et Benoît XVI ont-ils cru que leurs adversaires finiraient par s'assagir, toujours est-il que, dans l'ensemble, pendant un tiers de siècle, ils ont laissé sévir des docteurs et des pasteurs non conciliaires conservateurs, mais conciliaires démanteleurs ou transformateurs, ce qui a fini par déboucher sur l'élection d'un pape, qui, à tout prendre, est beaucoup moins porté sur le compromis ambigu que ses deux prédécesseurs post-montiniens.
Bonne journée.
Scrutator.
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