d'ailleurs Luc Perrin verse dans la mode wokiste non-assumée avec ses historien/nes... On va finir par le cerner ! En lisant son livre issue de sa thèse, on ne pouvait en déduire qu'il était traditionnaliste.
J'ai lu je ne sais plus où dans un texte très sérieux que le passé clérical d'Emile Poulat fut longtemps caché et un tabou. Ben, je l'ai su bien avant d'avoir internet. Et je ne m'en suis pas formalisé.
Mais par ex pour Guillaume Cuchet, j'ai longtemps cherché à le cerner du point de vue religieux, et puis après tout, quelle importance ! Comme si nos moines devaient étaler le secret de l'isoloir ! J'aime que des personnes soient aussi incernables que Philippe Alexandre, le précité ou de grands magistrats comme Eric de Montgolfier.
Heureusement que Cuchet n'est pas tradi, sans quoi ses constats, qui cautionnent largement le bilan de Mgr Lefebvre cum grano salis, serait disqualifié... On dirait qu'il est un militant de la cause... Ce que l'on ne pourra plus dire de Chiron ou de Plunkett.
J'ai eu mes réponses pour chacun, par différents canaux...
Et pour ce qui me concerne, le premier idiot qui dirait que je suis universitaire (faux), que je suis ceci ou cela, serait bien en peine de me mettre dans une assignation. Orléaniste fait de moi un révolutionnaire adorateur du tricolore comme civitas (je note qu'aucun courageux du FC ne fait son "outing" or je me souviens fort bien de mon message supprimé quand une ancienne liseuse est devenue secrétaire de Jean d'Orléans..., je lui donnais un conseil ! depuis, j'ai eu accès à qui de droit). Cela ne m'empêche pas d'avoir de très bons amis légitimistes, bonapartistes, républicains et même le chargé national des études d'un parti d'extrême gauche (et grand universitaire spécialiste d'histoire religieuse, fort honnête, ancien scout dont les parents enseignants et cathos passèrent logiquement au PSU).
Les cases sont pour les gens de chapelle et les gens étriqués.
Un ami universitaire liturgiste disait qu'il faisait toujours relire ses textes par un conciliaire de droite et un lefebvriste de gauche.
J'ai lu sur le conseil de G Cuchet, dans sa prose, le volume "L'historien et la foi".
La moitié des textes d'ego-histoire avant la lettre est totalement nulle et sans intérêt, surtout Chaunu qui ne répond pas à la question et écrit un truc imbuvable. Il s'y trouve une pelletée de cathos de gauche avouant leur libération quand ils ont pu enfin communier dans la main ! Pauvres gens...
Aucun tradi interrogé, évidemment par le Père Delumeau, totalement dépassé quand il écrivait de l'histoire médiévale. Qu'il remballe sa peur. Or Cuchet le suit à la trace.
C'est un alsacien luthérien qui m'a le plus intéressé dans le volume !
Francis Rapp était un grand savant, mais je ne crois pas tradi à temps plein.
Mon alsacien est Bernard Vogler, membre du chapitre de St-Thomas et ancien vice-président du consistoire du Temple-Neuf. Texte d'une fraîcheur et d'une solidité digne du Père Viot quand il était inspecteur ecclésiastique !
On peut ne pas aimer les luthériens old school, mais désolé, le P. Viot et le P. Bouyer ont gardé de leur formation une connaissance parfaite de la Bible, que la plupart des clercs et des laïcs (moi le premier) sommes loin de maîtriser.
Je raffole de l'historiographie et des textes d'ego-histoire, quand Bouthillon, excellent, raconte comment Levillain - sans le nommer - lui a proposé la botte dans un ascenseur de l'EFR... Il y a aussi des passages moins croustillants, je sais. Mais qui a lu ce volume aux PUF ?
Je serais bien en peine de dire pour qui vote Luc Perrin, et ce n'est pas le problème !
Et figurez-vous qu'on a le droit d'évoluer aussi dans la vie...
Les gens ont aussi le droit de garder pour eux leurs convictions. On ne fait pas comme les jésuites en Amérique depuis les années 60 (dixit le P. Thomas sj) : bonjour, Père G., hétérosexuel !
J'espère qu'ici des personnes daignent déjeuner avec des prêtres du NOM ou des athées... chez eux !
Le pasteur historien entendu cet été sur radio courtoisie durant mes vacances me paraissait plus intéressant que des batteries de prêtres et d'évêques... Et il souriait au micro.
Des cathos de gauche comme le couple Lemaitre, j'en redemande, matin, midi et soir. Je suis à genoux devant leur travail, leur romanité et leur science. Et il m'arrive d'être assis à côté d'eux...
Un ancien condisciple était le spécialiste des curés du diocèse de Dijon (thèse publiée introuvable) érudits en histoire du XIXe s. Il est mcf dans les Alpes, grand spécialiste du catholicisme du XIXe s. Eh bien Sylvain Milbach est soit athée soit agnostique. Est-ce le problème ?!
Je travaille dans des équipes de recherche sur des sujets bien cléricaux, et il ne me viendrait pas à l'idée depuis tant d'années de parler Benoît XVI ou IVG pour le plaisir de me parer des plumes de paon.
La sociabilité fait partie de la vie, de tous mais aussi du catholique (qui n'est pas mieux qu'un autre).
Je préfère d'ailleurs un marxiste qui connaît des chartriers médiévaux de première main, à un tradi qui recopierait de vieux ouvrages pour épater les rombières dans les salons où le porto se boit à température (je connais aussi des tradis fort affables, simples et très capables).
Mon directeur de labo au joli nom romano-teuton est un immense savant, spécialiste du thomisme et de la théologie au XVIIe s. Il a écrit n'être pas croyant. Le vicaire interdirait qu'on le lise à cause de sa personne et des livres sans imprimatur... Pauvre vicaire borné et étriqué qui croit sauver les âmes quand il veut seulement les obscurcir.
Les Le Goff, Delumeau et autres suppôts de l'EHESS et de quelques professeurs au Collège de France me laissent de marbre. Ils font d'ailleurs de l'Histoire comme des théologiens... sans source et avec beaucoup d'idées. Ce sont des intellectuels, qu'on se le dise, qui veulent un bon compte rendu dans Le Monde des livres et La Croix. Le dominicain défroqué et menteur de Strasbourg est d'ailleurs de cette chapelle. Les historiens de l'art médiévistes, universitaires ou conservateurs du patrimoine formés aux Chartes, le lisent à distance ou l'ignorent.
Dans tous les textes d'ego-histoire, de toutes les façons, il en va comme dans les notices nécrologiques de certains tradis ou les Mémoires d'outre-tombe. On ne dit que ce qui arrange et on reconstruit parfois une ligne droite alors qu'il y eut des zigzags. Je n'ai pas le souvenir que Chateaubriand ait énuméré ses maîtresses. On sait maintenant à peu près tout ce qu'il a inventé dans ce texte qui autrefois était lu dans les chaumières... Lisez au moins la conclusion. Et il fut sévère avec la Restauration, à juste titre, prédisant la catastrophe.
Onfray adore parler avec l'abbé de Tanouarn, c'est tout à leur honneur.