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Comment prononçaient les Latins ? Sed contra. par Marquandier 2017-11-28 18:37:46 |
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Il y a de sérieuses raisons de douter que les Latins prononçaient leur langue à l’italienne :
Comment prononçaient les Latins
C’est le titre de la page 21 de Marouzeau et ce n’est pas une question, mais une affirmation. C’est ce qui va être montré dans les pages 21 à 27 de l’ouvrage : la démonstration s’appuie essentiellement sur des citations des auteurs latins eux-mêmes, sur la transcription du latin en grec, sur les imitations des cris des animaux, sur les mots dérivés du latin qui attestent d’une prononciation.
Prenons quelques exemples :
– Quintilien nous explique que le son u du upsilon grec n’existe pas en [latin] mais qu’inversement les grecs pour transcrire le u (prononcé ou) du latin écrivent konsoul (Plutarque) ou kentouriones (Polybe) et le coucou est appelé cucculus,
– Quintilien encore, nous dit que le k est inutile en latin puisque le c exprime toujours cette valeur, quelle que soit la lettre qui suit ; Plutarque écrit en grec Kikeron ; dans des inscriptions latines on trouve des graphies comme pake pour pace ou dekembres pour decembres,
– la prononciation du ti de ratio comme dans rationnel est incohérente avec l’étymologie que propose Virgile du mot Latium : ce lieu est appelé ainsi, quoniam latuisset tutus in oris, parce qu’il s’était déplacé sur ses bords, bien caché. (Aen. VIII, 322),
– ae est une diphtongue : Caesar est transcrit en grec Kaisar d’où le Kaiser de l’allemand,
– saint Augustin signale que lege a la même prononciation en latin et en grec.
« Ces règles peuvent se formuler en quelques lignes: j et v n’existent pas, non plus que le son z hors des mots grecs, ni le son gn du français « agneau » ; u se prononce ou ; ae, oe, au, eu, diphtongues réelles, se prononcent en diphtongues ; c, g, t se prononcent toujours comme devant a ; m, n s’articulent après voyelle ; h est aspirée au début des mots. » (p. 29-30)
L’argument à ses yeux le plus fort que donne Marouzeau pour finir, c’est celui de la vérité historique :
« Qui n’est pas sensible à un argument de cette sorte ne mérite pas qu’on se mette en peine de lui en offrir d’autres. L’histoire des temps passés est assez encombrée d’erreurs, d’ignorances et de doutes, assez pauvre de certitudes, pour que, quand nous pouvons mettre la main sur une vérité, nous nous devions de ne pas la laisser échapper. Puisque nous connaissons la prononciation qui a été celle des Latins, inutile de chercher plus avant d’autres raisons de la pratiquer ; cette raison-là suffit. » (p. 31)
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