La tentation de Mgr Lefebvre au moment de la résiliation de sa signature a bien pu être celle-ci : croire qu'il était nécessaire pour lui de ne pas rentrer dans le giron de Rome pour sauver l'Eglise. Bien sûr, nous pouvons dire aujourd'hui que ses efforts pour sauver le sacerdoce ont été bénis et qu'en effet il a sauvé beaucoup de personnes de l'athéisme ou du désespoir, par la continuité qu'il a tenté d'opérer avec les anciens usages de l'Eglise. Mais ce n'est pas lui qui la sauve, et beaucoup de congrégations se persuadent qu'elles sont là pour sauver l'Eglise, et non pour lui obéir. En littérature on appelle ça l'hybris, un mot grec qui comme chacun sait, veut dire démesure.
Si on ne part pas du principe qu'on est sauvé par l'Eglise, contre laquelle in fine les portes de l'enfer ne prévaudront pas, il est difficile de ne pas être atteint par une forme de désespoir et une autre d'orgueil.
Personnellement je ne comprends pas comment Mgr Lefebvre a fait pour ne pas frémir en lisant les lettres des papes successifs qui lui ont été adressées pour le ramener dans l'Eglise. Cela m'aurait fait fondre, j'aurais tenu bon avec douceur et supplications pour conserver la FSSPX que Paul VI voulait détruire, mais je n'aurais pas supporté de causer autant de douleur au pape et à l'Eglise elle-même. "Ecclesia Dei afflicta", l'Eglise affligée, pleurante, ainsi commence la lettre apostolique en réaction aux sacres.
Bref, cette citation de l'abbé Coiffet est très appropriée.
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