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Saint Robert Bellarmin SJ sur les cas où le pape peut errer (I) par BK 2018-04-12 14:30:56 |
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Voir : Saint Robert Bellarmin SJ, De romano Pontifice, 1577, lib. IV, cap. II-XIV
(où l'on a l'explication de la remarque relevée par le cardinal Journet :
Bellarmin au lib. II, cap. XXX, tient l'impossibilité de l'hérésie du Souverain Pontife pour l'hypothèse la plus probable et facile à défendre)
Retranscription synthétique du Chapitre II
(les spécialistes corrigeront mes approximations)
Le pape peut être considéré de quatre façons :
- comme personne particulière ou docteur privé
- comme pape, en lui-même
- comme pape, uni à un corps de conseillers habituels
- comme pape uni [comme chef] à un Concile général
La question de l'hérésie du pape peut être considérée de différentes façons :
- peut-il être hérétique ?
- peut-il enseigner l'hérésie ?
- en décrets de foi et de morale pour toute l'Eglise ?
- en question de fait (nominations/dépositions d'évêques) ?
Les catholiques et les hérétiques sont d'accord sur deux points :
- le pape peut, même uni au Concile général, errer sur des questions de faits
- le pape peut errer comme docteur privé par ignorance sur un point [non défini], y compris en matière de foi et de mœurs, comme n'importe quel docteur
Les catholiques sont d'accord sur deux points :
- le pape uni [comme chef] au Concile général ne peut errer quand il énonce des décrets en matière de foi et de mœurs
- le pape, par lui-même ou uni à un Concile particulier, énonçant une proposition en matière douteuse, qu'il puisse errer ou non, doit être écouté avec obéissance par l'ensemble des fidèles
Il reste alors quatre opinions différentes :
1- Hérétique
le pape a déjà défini, comme pape, même uni à un Concile général, quelque chose d'hérétique en soi : c'est l'opinion de tous les hérétiques de ce temps
Notamment Luther, qui dans ses livres a prétendu recenser des erreurs de Conciles généraux approuvés par le pape ;
Calvin, qui affirme en un endroit que le pape et le collège des cardinaux ont manifestement enseigné l'hérésie de l'extinction de l'âme avec le corps, et qui affirme que le pape peut errer, y compris uni à un Concile général
2- N'est pas proprement hérétique, est tolérée par l'Eglise [NdBK : pour la finale, avant Vatican I]
Que le pape peut être hérétique et enseigner l'hérésie s'il enseigne sans un Concile général, et que cela est déjà arrivé.
Opinion notamment de Jean Gerson
L'infaillibilité n'est selon cette opinion donnée qu'à l'Eglise entière ou au Concile général, mais pas au pape
3- Est probable, mais pas nécessairement certaine
[au sens thomiste de "probable" : c'est la plus probable, mais elle ne peut pour l'instant être démontrée de façon absolument rigoureuse et certaine]
A l'autre extrême, et c'est l'opinion d'Albert Pighius [à laquelle renvoie précisément Bellarmin au lib. II cap. XXX], que le pape ne peut en aucune manière être hérétique et enseigner publiquement l'hérésie, y compris quand il définit seul quelque point
4- Position est très certaine, et qui doit être tenue
Opinion prudente : que le pape puisse être hérétique ou non, il ne peut définir une proposition à tenir par l'Eglise qui serait hérétique en quelque manière
Trois remarques autour des positions 2, 3, 4
3- L'infaillibilité réside dans le pape, non dans conseillers ou concile ;
2- Pour autant, le pape ne doit pas négliger de se faire assister dans son ministère ;
4- La Providence empêchera de fait que le pape définisse un point erroné par excès de précipitation
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