Principalement pour la raison signalée dans le Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci :
Il est manifeste que les auteurs du nouvel ORDO MISSAE ont mis l’accent, de façon obsessionnelle, sur la cène et sur la mémoire qui en est faite, et non pas sur le renouvellement (non sanglant) du sacrifice de la Croix.
La (vraie) Messe
est un sacrifice de louange à la Sainte Trinité : où cela apparaît-il dans le N.O.M. ?
La (vraie) Messe est un sacrifice pour les vivants (présents ou non) et les morts : où en est-il fait mention dans le N.O.M. ?
Aux yeux du N.O.M. (
Institutio, n° 54), la prière d’action de grâces est “le centre et le sommet”, alors qu’elle n’est qu’un effet du sacrifice renouvelé.
La consécration elle-même devient dans le N.O.M. le “récit de l’Institution”, se rapprochant là comme ailleurs de la cène de Luther. De ce récit, l’hérésiarque avait écarté l’incise “Mysterium Fidei”, omission qu’un décret du Saint-Office (24 juillet 1958) qualifiait de “sacrilège”, mais qu’on retrouve comme par hasard dans le N.O.M.
Au total, le Bref examen dresse la liste de tant d’omissions significatives qu’elles ne peuvent s’expliquer, dans l’esprit des auteurs du nouveau rite, que par l’altération (le Bref examen parle même de “répudiation”) du dogme de la Présence réelle et, d’une façon générale, de la théologie enseignée par le concile de Trente.
Quant à la validité du nouveau rite, le Bref examen n’en parle pas explicitement, et je me garderai d’en juger avant que l’Église, une fois sortie de la crise actuelle, ne se prononce définitivement. Mais à titre personnel, je rejoins l’opinion exprimée pour mon (défunt) compatriote Alexis Curvers dans le n° 163 de la revue
Itinéraires (mai 1972) :
Je ne comprends pas pourquoi les adversaires les plus déclarés de la nouvelle messe, tout en la réprouvant, assurent si volontiers qu’elle n’est pas invalide. Qu’en savent-ils donc ?
J’espère bien qu’ils se trompent. Car si la nouvelle messe était valide, elle serait manifestement sacrilège dans la plupart des cas. Or mieux vaut encore un simulacre d’outrage qu’un outrage effectif.
V.