Peu importent ces distinctions par Meneau 2021-09-07 22:27:10 |
Imprimer |
Il y aurait beaucoup à dire sur l'article de Jean-François Chiron (au demeurent très intéressant).
Au passage, Pastor Aeternus relève du Magistère ordinaire universel, il ne s'agit pas d'une définition ex cathedra du pontife romain.
Mais quels que soient vos "aspects à considérer", jamais, dans aucune des positions défendues par les uns et les autres, il ne s'est agi d'unanimité ou de consensus (que ce soit de l'Eglise ou seulement du corps épiscopal) numérique absolu. Il s'agit toujours d'une unanimité morale qui n'exclut pas certaines exceptions.
Une unanimité numérique absolue (100%) serait impossible à constater et n'a de fait jamais été constatée lors d'aucun concile.
Or comme je l'ai écrit plus haut, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, plus de 50 pères conciliaires ont quitté Vatican I au moment de la ratification de Pastor Aeternus, manifestant publiquement leur désaccord, et ce n'est que 2 ans plus tard que le dernier s'est rallié officiellement. Est-ce que Pastor Aeternus n'est devenu infaillible qu'à ce moment-là ? Evidemment que non !
Quant au canon lérinien, on cite volontiers (à l'instar de Chiron) la Députation de la Foi lorsqu'elle écrit :
L’accord unanime (consensio) de la prédication actuelle de tout le magistère de l’Église unie avec son Chef est la règle de foi également pour les définitions du Pontife
Mais si, comme il se doit, le canon lérinien est rapporté à la norme objective [la doctrine elle-même, par opposition à la norme directive que représente le Magistère vivant], on ne le comprendrait néanmoins pas correctement, si on l'entendait à la fois au sens positif et au sens négatif. Il est certes très vrai, si on le comprend au sens positif, savoir : ce qui a été cru toujours, partout et par tous est divinement révélé, et donc doit être tenu ; mais il serait faux si on l'entendait au sens négatif. Il en est de même en ce qui concerne les trois notes d'antiquité, d'universalité, d'accord, prises ensemble et simultanément : rien ne pourrait être divinement révélé et donc à croire, sans que les trois notes d'antiquité, d'universalité et d'accord ne militent ensemble et simultanément en sa faveur. Qu'il puisse arriver, en effet, et que cela se soit produit de fait, qu'une doctrine ait toujours été crue, depuis l'origine, et donc soit divinement révélée, sans avoir été crue ni partout, ni par tous, Vincent lui-même l'enseigne.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !
|
12 liseurs actuellement sur le forum |