et de la droite raison (il ne s'agit pas d'abord d'enseignement religieux à proprement parler), l'erreur n'a pas de droit ! On peut seulement la tolérer pour différentes raisons (pour éviter un mal plus grand, notamment).
Sur le plan plus strictement religieux, dire que l'erreur pourrait avoir des droits, c'est dire, en réalité, que les religions non-chrétiennes (on va se limiter à elles ici) ne sont pas dans l'erreur, n'offensent pas Dieu et ne constituent donc pas un danger pour les hommes !
Pourquoi alors une telle discussion sur des principes qui semblaient immuables ?
Parce que jusqu'à Vatican II, on s'en était toujours tenu à l'objet, à sa vérité ou non, et à la Révélation ; avec Vatican II, le paradigme change : désormais, ce n'est plus l'objet qui est pris en compte, mais c'est le sujet, ce qu'il ressent.
Pour le "modernisme" en effet, condamné par "Pascendi Dominici gregis" ("Paître le troupeau du Seigneur", St Pie X, 8 septembre 1907), la religion vient du "sentiment religieux" qui naît dans chaque homme. Chaque religion est donc légitime et vraie en ce qu'elle exprime ce sentiment qui fait partie de la nature de l'homme et en ce que ce sentiment a subi l'épreuve du temps et de l'espace et en a triomphée. C'est en cela que les religions qui existent, celles qui ont donc subsisté, sont légitimes, sont "vraies" et ont droit à la liberté.
On n'est donc plus du tout sur la même planète et c'est pourquoi Vatican II, avec "Dignitatis Humanae" (1965) qui n'est qu'une simple déclaration, dit exactement le contraire des propositions condamnées dans le "Syllabus" annexé à l'encyclique" Quanta Cura", un siècle plus tôt (1864).
"Quanta cura", et le "Syllabus" qui lui est annexé, s'en tenaient, s'en tiennent, à ce qui avait, jusque-là, toujours, partout et par tous, été cru dans l'Eglise. Face à l'adversité montante, face aux idées "nouvelles", aux ennemis de l'Eglise et de la chrétienté, le pape avait simplement dû rappeler vigoureusement, ce qui était l'enseignement de l'Eglise sur ces questions. Aujourd'hui, ces ennemis ont triomphé.