Tâchons de rester simple.
Deux questions:
1. Le pape peut-il devenir hérétique ?
2. Si le pape devient hérétique, quelle en est la conséquence ?
Réponse à q. 1 : P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non. "Incertain". La réponse négative, en 1588, est "probabilis" - tenable comme nous disons en français ; la réponse affirmative est plus générale.
Réponse à q. 2 : Il cesse par ce fait même d'être pape.
En étudiant q. 2, on renvoie à q. 1, qui est logiquement antérieure. En étudiant q. 1 on ne renvoie pas à q. 2 car elle est logiquement postérieure.
La doctrine catholique est que le pape n'a jamais de supérieur sur terre. Les protestants et les conciliaristes argumentaient que si: au moins en cas d'hérésie le droit canon de l'Église prévoyait qu'il soit jugé et déposé. Le Docteur de la Papauté répond : non sequitur. Si une telle chute est possible (question incertaine dans l'absence d'un exemple historique), ce n'est pas le pape qui est jugé, car il n'y en a pas. Iam iudicatus est. Le Canon sur le sujet est à entendre disjonctivement.
Heureux Bellarmin, qui vivait à une époque où aucun exemple historique n'était connu du pape hérétique, et pour qui la question restait d'ordre théorique !
Bénie Providence qui nous a fait savoir, grâce au besoin de répondre à l'argumentation protestante, ce que Bellarmin eût pensé dans une situation telle que celle que nous vivons depuis le funeste latrocinium que l'on appelle Vatican II !
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