...d'effectuer la même contre-critique sur les autres thèmes du Concile. Mais BK a raison: vous n'avez rien à répondre à mon argumentation. Je suis d'ailleurs surpris que la critique de la FSSPX de SC ne repose que sur d'aussi faibles et fragiles arguments. La réalité est que personne n'a jamais réussi à démontrer que la constitution sur la liturgie était protestante, ce qui aurait dû être le cas étant donné le caractère central de la question liturgique dans les débats autour du Concile. C'est donc le pilier majeur de l'argumentation de la FSSPX contre le Concile qui apparaît dans toute sa vacuité et son erreur...
Par ailleurs, je n'ai jamais dit que le Concile et les papes post-conciliaires aient été "extraordinaires". Le Concile a été la réponse de l'Eglise à la crise moderne dans le contexte des années 1960, s'inscrivant dans un fragile équilibre entre ouverture, renouvellement, et fidélité à l'essentiel. Les papes post-conciliaires sont des hommes, avec leurs mérites et leurs limites, qui ont commis des erreurs et parfois fait preuve d'un certain aveuglement: ainsi Paul VI quand dans un discours demeuré célèbre, donne l'impression de souhaiter l'abandon complet de la langue latine dans le culte. Et puis il y a eu les erreurs de Saint Jean-Paul II, en particulier Assise. A côté de ces erreurs, il y a eu beaucoup de lucidité: la fameuse "fumée de Satan" dans l'Eglise de Paul VI, et la politique de redressement de S. Jean-Paul II, avec les condamnations d'un certain nombre de théologiens hétérodoxes, la déclaration Dominus Iesus condamnant le relativisme religieux, Evangelium Vitae, Veritatis Splendor sur la morale chrétienne, la réhabilitation de la dévotion mariale etc. Les Papes ont fait ce qu'ils ont pu dans le contexte difficile et compliqué dans lequel ils étaient placés. Il faut bien comprendre que la tâche du Pape est infiniment plus compliquée aujourd'hui que du temps par exemple de Saint Pie V, quand la chrétienté se confondait peu ou prou avec l'Europe occidentale. Aujourd'hui l'Eglise, c'est plus d'un milliard de fidèles répartis sur les cinq continents, dans des cultures, des civilisations, des manières de penser et de voir le monde très différentes. Et dans un tel contexte, il faut maintenir un équilibre et une unité catholique de plus en plus fragile, prendre en compte des situations très diverses, tout en conservant la pureté de la foi. Pas simple...
Par ailleurs, vous exagérez l'influence que peut avoir l'action de tel ou tel pape, ou même d'un Concile sur le terrain: n'oubliez pas que le Concile de Trente a mis plusieurs siècles avant de s'appliquer, et que ce n'est pas parce que tel pape ou tel Concile prend telle ou telle décision que partout et instantanément les choses s'appliquent tel qu'on l'a souhaité à Rome. Il est par exemple parfaitement clair que à partir des années 1970, dans le sillage de mai 68, Rome commence à perdre le contrôle de la situation, surtout dans le monde occidental. Le fameux reportage sur le grand séminaire de Lille tourné dans les années 1960-1970 l'illustre bien: on voit des séminaristes survoltés, plus intéressés par la politique que par la spiritualité, et qui traitent avec dédain voire avec un grand éclat de rire les décisions venant de Rome...
Quand à savoir comment a-t-on pu en arriver là, je l'ai déjà expliqué cent fois dans mes différents messages dans les différents fils de discussion. Il suffit de me relire.
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !