si on sort du nombrilisme mais comme La Croix, qui porte si mal son nom sauf pour être une croix de plus sur le dos des croyants, approuve la pastorale du décrochage et voudrait la voir "refleurir" ... il lui faut bien regarder son nombril hexagonal.
On pourrait prendre bien d'autres exemples : le Nord Cameroun se construit à partir de presque rien comme une catholicité groupant un tiers de la population entre 1945 et 1990.
L'ami Guillaume Cuchet est un excellent historien, je confirme s'il est besoin.
Sur le tournant strict de 1965, sans avoir lu le livre encore, je suis plus dubitatif. Il y a bien d'autres indicateurs que la pratique pour mesurer la vitalité du catholicisme français ici : vocations religieuses (elles sont en baisse bien avant), vocations sacerdotales (en baisse tendancielle antérieure avec un effet rattrapage bref après 1962 fin de la guerre d'Algérie). Sur ce critère, le décrochage fort a lieu entre 1967 et 1975.
Ce qui est sûr c'est la période envisagée 1955-1975 : aucun doute qu'elle est déterminante et déjà en germe dans la décennie 1940 avec la politisation de certains mouvements d'Action catholique.
Ce sont les années où la JAC-JACF déraille en MRJC dont on a parlé récemment avec ses lointains épigones.
La pastorale bourgeoise, politisée et intellectualisée qui sous-tend la néo-catéchèse, la néo-liturgie, l'épuration-suppression des dévotions, la détestation de la religion populaire pour une "foi adulte" - qui fera des ravages au Brésil et en Amérique latine aussi favorisant les mouvements néo-pentecôtistes - la mise en cause du sacerdoce ("désacralisation", "déclergification"), le Père de Lubac s'en effraie dès 1964 et Louis Bouyer est inquiet de la tournure prise par le C.P.L. dès 1961-1962.
La création de l'Opus sacerdotale en 1964 est un signe, celle d'Una Voce France à la même date.
Je rejoindrai dame Isabelle sur un point : je ne me fixerais pas à l'excès sur 1965 et le Concile mais en prenant ces 20 ans de grande folie pastoralo-doctrinale comme une épreuve tragique.
Quelle tristesse que la leçon, dont G. Cuchet donne un nouvel exposé, ne soit toujours pas passée dans tout le clergé et l'épiscopat de France et d'ailleurs.
Soyons juste le rêve de "1965" n'agite plus du tout les imaginations de bien des clercs et d'évêques et tant mieux. Reste à convaincre les autres y compris à Rome: puisse ce livre contribuer à un retour au réel.
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